Pendant une bonne partie de sa carrière, Rafael Nadal a régulièrement été embêté par une blessure à son pied gauche qui l’a parfois privé de certains tournois. Mais malgré cela, l’Espagnol totalise 22 sacres en Grand Chelem, le dernier en date étant Roland-Garros 2022 ce dimanche face à Casper Ruud. Après sa nouvelle victoire Porte d’Auteuil, le joueur de 36 ans a livré tous les détails de sa blessure.
De retour de blessure début mai, Rafael Nadal a réalisé un nouvel exploit ce dimanche en s’imposant facilement en finale de Roland-Garros face à Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). Avec ce nouveau titre en poche, son 14e sur la terre battue de Paris, l’Espagnol totalise désormais 22 sacres en Grand Chelem, deux de plus que ses rivaux Novak Djokovic et Roger Federer. Pourtant, le tournoi était loin d’être gagné pour Rafael Nadal. Encore aujourd’hui, le joueur de 36 ans est freiné par une blessure au pied gauche qui l’a embêté pendant une bonne partie de sa carrière. Dans un entretien pour L’Equipe, Rafael Nadal est d'ailleurs revenu sur le début de ses problèmes : « Mon pied gauche m’a fait mal pendant toute une moitié de ma vie ? Oui, c'est en avril 2004 que tout a commencé, quand j'ai battu Goran Ivanisevic (aujourd'hui coach de Novak Djokovic) au premier tour à Estoril. Ç'a d'abord été une fracture de stress (une fissure) à ce pied gauche. Et un an et demi plus tard, en finale du Masters 1000 de Madrid indoor 2005, contre Ivan Ljubicic (aujourd'hui coach de Roger Federer...), cette fois, ç'a été la fracture totale. »
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« J'ai tellement mal quand le pied n'est pas endormi que, lorsqu'il l'est, tout paraît parfait »
Pour soigner cette blessure, Rafael Nadal a donc trouvé une solution et a été obligé de jouer sous infiltration lors de ce Roland-Garros. Si cela pourrait être douloureux, l’Espagnol affirme y être désormais habitué même s’il révèle avoir eu quelques doutes quant à l’efficacité du traitement au départ : « Est-ce que c’était très douloureux de se faire infiltrer avant chaque match pendant ce Roland-Garros ? Je suis habitué, maintenant. Ça fait mal, oui, mais quand tu le fais avant un match, que tu es concentré, que tu sais que c'est nécessaire pour pouvoir jouer, tu ne le considères pas de la même façon. Avant d'entrer en piste, mentalement, tu as bien plus de force, avec l'adrénaline et l'énergie, et puis, tu sais qu'il n'y a aucune autre option. Et je ne subissais les infiltrations que les jours de match. Pas les jours off. Est-ce que j’ai eu peur que le traitement ne fonctionne pas ? Quand on te fait l'infiltration pour la première fois, tu ne sais jamais comment ça va répondre. Une fois que tu constates que l'anesthésie fait réellement disparaître la douleur, alors il te reste des doutes, mais ils sont juste tennistiques. La sensation de jouer avec un pied endormi ? C'est fantastique, comparé à ce que je devais supporter quotidiennement ! Mais ça ne peut pas se faire continuellement. C'est une sensation assez étrange, car parfois tu as quand même un peu mal aux orteils, mais j'ai tellement mal quand le pied n'est pas endormi que, lorsqu'il l'est, tout paraît parfait. »
« j'ai joué tous les matches de Roland-Garros sans douleur ! »
Mais malgré sa blessure au pied gauche qui le ronge depuis pas mal d’années maintenant, Rafael Nadal essaye de rester positif, même si l'apparition de Covid n'a pas l'air d'avoir arrangé les choses : « Des étapes clés depuis l’apparition de ma blessure ? En fait, il s'est passé quelque chose pendant le Covid. Le fait d'être confiné pendant deux mois à la maison (début 2020) a eu une incidence sur le pied, et il y a eu beaucoup plus de problèmes à partir de ce moment-là. Je suppose que le fait de rester deux mois sans pouvoir pratiquement rien faire n'a pas arrangé les choses. En vouloir à mon corps ? J'ai une très bonne relation avec mon corps ! Je m'entends très bien avec lui en réalité. Je me porte bien mieux aujourd'hui que jamais. Le genou répond bien, physiquement tout va bien, je ne me sens pas épuisé après les matches, je récupère bien des efforts. Il y a juste ce problème au pied... Parler intérieurement à mon pied ? Parfois, je l'insulte ! (Rire.) Non, ce n'est pas vrai. C'est important d'accepter les choses telles qu'elles sont, même quand elles ne sont ni idéales ni agréables. Je suis quelqu'un de positif et de réaliste. Je suis conscient que, si je veux tenter de poursuivre ma carrière, il faut améliorer les choses. » Enfin, Rafael Nadal révèle n’avoir ressenti aucune douleur pendant ce Roland-Garros contrairement aux autres tournois qu'il a pu disputer ces dernières années : « Est-ce que j’ai déjà eu peur que mon pied se réveille en plein match ? Non, parce que l'anesthésie dans les nerfs dure plus ou moins sept heures. Bon, contre Zverev (qui a dû abandonner sur blessure à 6-6 au deuxième set après déjà plus de trois heures de match), ça aurait peut-être duré plus, mais je crois qu'on m'aurait sorti sur une civière avant... Le moment le plus douloureux du tournoi ? Mais j'ai joué tous les matches sans douleur ! Ç'avait été très douloureux, à Washington l'été dernier. Et avant ça, à Roland-Garros 2021, sur les quatre sets contre Djokovic en demi-finales, je n'ai pas voulu en parler trop à l'époque, parce que j'avais perdu le match, mais je ne pouvais pas non plus être très compétitif... Ensuite, d'ailleurs, je n'avais pas pu jouer à Wimbledon. »