C'était samedi, en demi-finale du Masters 1000 de Rome, avant son sacre en Italie. En vacillant devant Ernests Gulbis, Rafael Nadal a donné à ses adversaires la clé pour pouvoir le vaincre sur terre battue. Dès Roland Garros ?Gulbis lui taille un short En demi-finale du tournoi de Rome, Rafael Nadal est redevenu un joueur lambda devant Ernests Gulbis malgré sa victoire (6/4 3/6 6/4). Bizarre ? Non, car Gulbis, c’est un concentré de talent, de puissance, de fougue et d’arrogance. En gros, un mini Marat Safin, en plus prétentieux. La preuve : «J'attendais plus de la part de Nadal», faisait-il savoir après coup. Pour être honnête, nous aussi. La résistance du Letton a failli faire la différence. Ses premières balles de service ont miné les relances de l’Ibère, qui ne s’est pas d’ailleurs fait prier pour l’admettre. Des balles arrivant droit sur lui à 200km/h, 210km/h et jusqu’à 215km/h lui ont régulièrement perforé le tamis de sa raquette. «Je sais que maintenant, je peux rivaliser avec les meilleurs, poursuit Gulbis. Lorsque je joue bien, je suis un problème pour n'importe qui. J'ai un bon service, je joue des coups forts et je sais que c'est difficile de jouer contre moi».
Un jeu court, très court Rafael Nadal a joué court toute la semaine dernière. Beaucoup plus qu’à Monte-Carlo. Souvent sur le reculoir face à Stanislas Wawrinka (dans le premier set), il a donc perdu de son agressivité face à Ernests Gulbis. Pas de panique, on l’a déjà vu autant à la peine il y a quelques années face à Nikolay Davydenko, Roger Federer, Novak Djokovic ou même… Jarkko Nieminen ! «Il a passé énormément de premières balles de service et m’a donc obligé à jouer ultra défensif. Du coup, je n’ai pas été aussi agressif que je l’aurais voulu», admet Nadal. A l’échange, le Letton est aussi parvenu, lors de nombreuses séquences, à prendre le dessus sur le Majorquin, ce dernier réveillant le manque de confiance qu’il avait exhibée sur la tournée US. Face à ce manque de répondant, Gulbis a passé la barre des 50 points gagnants. Sur terre battue, face à Nadal en deux manches gagnantes, c’est du jamais vu.
Le roi déchu des balles de break «Je crois que j’étais le leader en termes de balles de break converties mais j’ai dû perdre ce classement», lâche le Majorquin. Sur les 12 opportunités de break qu’il s’est offertes, il n’en a converties que 2 ! Le ratio est très faible, il dit vrai. Nadal est également dans le vrai lorsqu’il pense être le leader des joueurs du circuit convertissant le plus de balles de break devant Evgeny Korolev (!) et Sam Querrey. Sur les 25 derniers matches, l’Espagnol en a ainsi gagné un peu plus d’une sur deux (52%). Mal à l’aise sur le Central du Foro Italico samedi, Nadal a donné l’impression de jouer petit bras sur ces balles-là en ne provoquant pas la faute adverse avec son coup droit. «En deux-trois coups, il avait le contrôle de l’échange. Il a fallu attendre le troisième set pour que je puisse enfin trouver son revers», explique-t-il.
Venus Williams le connaît à peine Rafael Nadal serait-il devenu un joueur commun, presqu’anonyme ? L’hypothèse est culottée, c’est sûr. Mais la dernière déclaration de Venus Williams à son sujet n’incite pas à croire le contraire. A la question de savoir si Rafa pouvait retrouver sa place de numéro 1 mondial, voici ce qu’elle a répondu : «Nadal ? Je ne sais même pas combien il est actuellement ! Numéro 3 ? Ah, d’accord, je ne le savais pas». A sa décharge, Venus ne s’intéresse qu’avec parcimonie au circuit masculin.