UBB : La vie sans Christophe Urios
Alexis Bernard -
Rédacteur en chef
Footballeur presque raté, j’ai choisi le journalisme car c’est l’unique profession qui permet de critiquer ceux qui ont réussi. Après avoir réalisé mon rêve de disputer la Coupe du Monde 2010 (en tribune de presse), je vis de ma passion avec le mercato et les grands événements sportifs comme deuxième famille.

Passé le choc de l’éviction soudaine de son manager Christophe Urios, l’UBB tente de reprendre le cours de sa saison tant bien que mal. Mêmes joueurs, même staff et malheureusement mêmes résultats.

Le fantôme de Christophe Urios plane au-dessus de l’UBB comme le sparadrap s’accroche sur le pouce du Capitaine Haddock. Déjà 15 jours que le charismatique manager bordelais a été renvoyé dans ses vignes de l’Aude par le Président Laurent Marty. Et pourtant, son nom est encore de toutes les discussions, de toutes les analyses et son absence pèse sur le groupe. Samedi dernier, à Perpignan, pour la reprise du Top 14, après une pause internationale, l’Union Bordeaux Bègles n’a pas vraiment réussi à redresser la barre. Au contraire, face à un candidat au maintien, les Bordelais se sont enlisés et ont conjugué une sixième défaite en championnat. Après onze journées, le club est onzième, et tutoie la zone rouge. Loin des ambitions du début de saison.

Urios lâché par son vestiaire

Cette éviction de leur manager pourtant, les joueurs bordelais en sont un peu responsables. D’abord par les performances et les résultats bien médiocres depuis le début de la saison. Mais surtout parce que l’abcès révélé à Perpignan lors de la 26e journée de la saison précédente est resté une plaie non cicatrisée dans un vestiaire qui jusque-là sentait bon la belle vie de groupe. La critique devant les médias de Christophe Urios envers ses cadres à l’issue de ce match-là a suffi à allumer un feu qu'on ne supposait pas. Et les orgueils des Woki, Jalibert et consorts ont entretenu les flammes et précipité la fin d’une aventure. Cameron Woki est parti soudainement cet été au Racing. Et Matthieu Jalibert veut le suivre prochainement. Au final, le Président Laurent Marti a choisi son camp. Il a préféré se séparer du manager pour tenter de conserver son demi-d‘ouverture international. Et tant pis si c’est vain. Car Jalibert n’a pas encore renoncé aux sirènes du Racing. Sauf que, dans la précipitation de la décision, le Président bordelais n’avait pas vraiment anticipé la suite. Si Yannick Bru, déjà envisagé pour un futur à moyen terme, n’est pas contre l’idée de rebondir à Bordeaux, ce ne sera qu’après son aventure sud-africaine avec les Sharks. Charge donc à Frédéric Charrier et Julien Laïrle, fidèles d’Urios, et encore en poste, de récupérer le bébé et de se charger de la « remontada » avec l’équipe. Pas simple pour les deux hommes qui ont toujours œuvré dans l’ombre de Christophe Urios et qui n’ont pas été vraiment préparé à pareille situation.

Une semaine décisive

Au sein de l’UBB, malgré la défaite à Aimé Giral, les propos devant les médias tendent à rassurer les supporters. Les joueurs « se sont resserrés derrière le staff actuel », dit-on. « Les séances de travail sont bonnes », « on a ciblé les secteurs à travailler »... Les éléments de langages se veulent positifs. Pour le moment, il n’y a pas le feu. « Tout est encore possible ! ». Ce qui est réel car l’UBB n’est finalement qu’à sept petits points du Top 6 au classement. Mais il y quand même une urgence de points. La venue de Brive samedi prochain sonne comme un match charnière qui va définir si l’UBB fait encore partie des grosses écuries cette saison. La semaine actuelle est décisive. L’UBB y joue presque sa saison.

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