«Mangeur de banane» : Scandale raciste dans le rugby
Thibault Morlain

Ancien joueur de rugby professionnel, passé par le Stade Français ou encore Béziers, Bakary Meité est aujourd’hui entraîneur. Le voilà qu’il officie maintenant dans l’Aude pour le Rugby Entente Cabardès. Et c’est sur son compte Twitter, il a dénoncé des propos racistes tenus par l’un des entraîneurs adjoints du REC. 

Aujourd’hui, le racisme est l’un des fléaux de la société et le sport n’y échappe également pas. Alors qu’on rapporte souvent les débordements dans le football, les autres disciplines n’y échappent pas. C’est notamment le cas dans le rugby, où Bakary Meité, ancien joueur professionnel et aujourd’hui entraîneur, a dévoilé d’incroyables propos tenus à son encontre. 

« Il a assumé ces propos »

C’est sur son compte Twitter que Bakary Meité a dévoilé cet incroyable scandale et les propos racistes proférés par l’un des entraîneurs adjoints du REC, Rugby Entente Cabardès. « Il y a quelques semaines, un des entraîneurs avec lequel je collaborais au REC, le club de Régionale 2 que j'entraîne depuis 2 ans, m'a traité de mangeur de banane. En mon absence, mais en présence de plusieurs personnes dans le vestiaire. Non content d'avoir été congédié par le club, et, entre deux insultes et menaces envers le coprésident du club, il a réitéré ses propos au téléphone. La conversation a été enregistrée. Cela lui a même été indiqué. Il a assumé ces propos. Disant fièrement : ben quoi ? Le mangeur de banane '! Ben je l'ai toujours dit. Je l'ai bien évidemment confronté l'appelant au téléphone. Il a dans un premier temps nié avoir proféré quoi que ce soit à mon sujet », a-t-il d’abord expliqué. 

« J’ai évidemment décidé de porter plainte »

Bakary Meité a ensuite confié : « Se défendant d'être raciste (Il a selon lui un ami marocain). Il a consenti être l'auteur d'une mauvaise blague estimant que lorsque j'étais en Guyane pour mes ateliers d'écriture ou au Sénégal dans le cadre d'un voyage humanitaire, j'étais en « Bananie". (…) J’ai évidemment décidé de porter plainte. J'ai souvent encouragé d'autres victimes à le faire. De quoi aurais-je l'air si je me planquais derrière un pauvre "mais ça ne sert à rien". Mais même cette décision n'est pas sans conséquence. Je vais devoir franchir la porte d'un commissariat pour relater des faits douloureux. Sans savoir si cela aboutira. J'ai aussi pris la décision d'en parler publiquement. Je sais que cela aura des répercussions. Les moqueries, la dérision qui accompagnent ce genre de décision sont des épreuves supplémentaires. (…) Je vais devoir expliquer à mon fils de 6 ans pourquoi je n'irai plus à l'entraînement au REC et surtout devoir lui dire qu'il aura lui aussi à faire face au racisme. Que quoi qu'il fasse, quoi qu'il arrive, irrémédiablement il devra l'affronter. Sous des formes diverses. Je redoute ce jour. Comme je redoute les jours à venir ». 

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