Haouas condamné, l’ASM veut rompre le contrat
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Le pilier international a été condamné à un an de prison ferme sans mandat de dépôt pour des faits de violences conjugales. Il n’ira pas derrière les barreaux car sa peine sera aménagée, mais sa carrière rugbystique est compromise. Clermont ne souhaite pas qu’il porte les couleurs de l’ASM.

Jugé en comparution immédiate ce mardi, Mohamed Haouas a reconnu les faits de violences conjugales qui lui sont reprochés. Le procureur avait requis 18 mois de prison ferme contre le joueur de Montpellier. Le tribunal a donc établi une peine moins lourde qui permet au pilier international de sortir de prison et d’envisager un aménagement de peine. Probablement avec un bracelet électronique. Il rencontrera un juge d’application des peines le 26 juin prochain pour déterminer quel aménagement exact il aura. D’autant que le joueur n’en est pas à sa première affaire. Fin juin, il connaîtra également le verdict d’un autre procès pour des faits de violences et dégradations en réunion.

« Il ne pourra pas porter les couleurs de l’ASM »

Sur le plan sportif, cette condamnation risque de perturber considérablement la carrière du pilier international. Les chances désormais qu’il soit présent sur la liste de Fabien Galthié pour la Coupe du monde sont quasi nulles. Pire, le joueur international risque de se retrouver sans club. En fin de contrat avec le MHR, il s’était engagé à rejoindre Clermont la saison prochaine, pour un contrat de trois ans. Mais, suite au verdict, le club auvergnat a décidé de revoir sa décision et l’a fait savoir dès ce mardi par un communiqué. « Les faits reprochés à l’encontre de Mohamed Haouas, et qu’il a reconnus, sont inacceptables, indique le communiqué de presse du club. Au-delà de l’éthique prônée par notre sport et comme l’a rappelé la Ministre Déléguée Amélie Oudéa-Castéra, ils sont totalement incompatibles avec le respect et les valeurs enseignés et cultivés au sein de l’ASM, de l’école de rugby à l’équipe professionnelle. Par son comportement Mohamed Haouas se met en totale opposition avec notre identité et nos convictions, et en l’état des éléments dont nous disposons, il ne pourra pas porter, sur le terrain, les couleurs de notre club ».

« Il va falloir une indemnité assez forte »

L’avocat du joueur se doutait déjà de la réaction de Clermont. A l’issue du procès, il avait déjà mis en garde le club des conséquences financières d’une rupture de contrat. « Je crois savoir que le club de Clermont n’a pas l’intention de le conserver, a précisé Maître Gallix. Il faudra voir sur le plan juridique car il a un contrat qui commence le 1er juillet. S’il restait en prison, Clermont aurait fait constater son absence et n’aurait pas d’indemnités à verser. Maintenant qu’il n’ira pas en prison, l'ASM, si elle ne veut pas conserver Mohamed Haouas, devra lui verser une indemnité assez forte car il avait un salaire prévu de 300.000 euros par an environ ». Haouas aura peut-être un bracelet à la cheville, mais Clermont a désormais une grosse épine dans le pied.

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