France - Uruguay. C’est l’heure des coiffeurs !
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Pour affronter l’Uruguay, Fabien Galthié a choisi de donner du temps de jeu aux joueurs qui n’ont pas pris part à la victoire face aux All Blacks. On les appelle les coiffeurs. Pour beaucoup d’entre eux c’est l’occasion de marquer des points en vue d’une place de finisher pour le futur quart de finale.

Il n’y a plus d’équipe de France « Premium ». Du moins en façade. C’est la volonté sémantique de Fabien Galthié qui annonce aligner une équipe en fonction de la « forme du moment ». Dans les faits pourtant, il y a bien un XV de départ qui se dégage, et quelques noms de remplaçants qui semblent prioritaires. Mais la Coupe du monde est une longue compétition. Et au fil des blessures et des méformes, les lignes peuvent bouger. Prochaines échéances majeures pour les Bleus : le 6 octobre contre l’Italie, et dans la foulée le quart de finale une semaine plus tard (surement le dimanche 15 octobre). D’ici ces deux rendez-vous, il y aura deux matchs (Uruguay et Namibie) et de nombreux entraînements. Et donc l’occasion pour les joueurs du second plan, les coiffeurs, de gagner des points aux yeux du sélectionneur.

Des places à prendre sur le banc

En théorie, à l’issue du match de ce soir contre l’Uruguay, l’intégralité de l’effectif (mis à part Cyril Baille et Jonathan Danty qui sont blessés) aura joué au moins une minute durant cette Coupe du monde. Preuve que Fabien Galthié a sélectionné un groupe homogène et de qualité. Preuve aussi que le sélectionneur donne la chance à chacun de « venir prendre le maillot » et de gagner sa place pour le prochain match. Il n’y a donc pas tant de coiffeurs (ou toasties) que ça chez les Bleus. A défaut de bousculer l’ossature de cette équipe de France autour d’Antoine Dupont et Grégory Alldritt, la plupart de ceux qui prendront part au match face à l’Uruguay peuvent au moins espérer gagner une place de finisher pour les futurs matchs couperets. Par exemple, la belle entrée en jeu d’Arthur Vincent contre les Blacks, avec deux ballons grattés, lui donne beaucoup de crédit pour un prochain banc à 5-3 durant les phases finales.

Revoir Jelonch : entre angoisse et excitation

Les coéquipiers du jour sont donc des concurrents directs pour intégrer le groupe des 23 dans les matchs qui comptent. Arthur Vincent ou Yoram Moefana ? Paul Boudehent ou Sekou Macalou ? Melvyn Jaminet ou Louis Bielle-Biarrey ? Le jeune bordelais de 20 ans, qui sera ce soir le plus jeune joueur français à participer à un Mondial, part avec beaucoup de retard. Mais sa prestation du soir peut encore changer la donne. De même, Antoine Hastoy espère avoir plus de poids dans la rotation au mois d'octobre. Le match face à l’Uruguay servira de premier round, avant une deuxième session de rattrapage contre la Namibie la semaine prochaine.

Sans compter évidemment le test grandeur nature que s’offre Anthony Jelonch après la rééducation éclair et miraculeuse de son genou. Le troisième-ligne toulousain sera ce soir le capitaine des Bleus. Un statut naturel qui en dit long sur l’importance du Gersois au sein du groupe et aux yeux du staff. Ses premiers appuis seront surement observés avec un soupçon d’angoisse, puis le spectacle du combattant reprendra le dessus. Et déjà sa prestation donnera quelques indications sur sa possible participation aux phases finales dans un mois. A son poste, Anthony Jelonch, s’il est au top, peut faire bouger les lignes. Et tout cela donne finalement beaucoup de saveur pour ce match FranceUruguay qui, hors contexte Coupe du monde, n’aurait pas eu autant d’intérêts et de téléspectateurs.

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