Affaire Jegou-Auradou : Un joueur du XV de France vide son sac sur le scandale
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

La tournée estivale du XV de France s’est enfin achevée avec le retour du groupe triclore ce lundi soir. Oscar Jegou et Hugo Auradou, inculpés vendredi par la justice argentine pour viol aggravé, sont quant à eux restés en Argentine. L’affaire a fortement perturbé les joueurs comme le reconnaît Antoine Frisch.

C’est la fin d’une tournée cauchemardesque pour les hommes de Fabien Galthié. Présents en Amérique du Sud pour une série de test-matchs avec un groupe rajeuni, le XV de France a vu son actualité être perturbé par une vidéo publiée sur les réseaux sociaux de l’arrière Melvyn Jaminet, filmé en train de tenir des propos racistes, puis par les accusations de viol aggravé à l’encontre d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, qui nient les faits. De retour en France avec le reste de la sélection, à l’exception des deux joueurs en détention en Argentine, Antoine Frisch a raconté le « trauma collectif » vécu ces derniers jours.

« Je n'ai jamais vécu ça depuis le début de ma carrière »

« Ça a été difficile. Très difficile. Je n'ai jamais vécu ça depuis le début de ma carrière... C'était très difficile sur le plan émotionnel, psychologique et mental. Préparer un match avec ça, c'est sûr que c'était compliqué, a confié l’international tricolore à l’AFP. On a eu une réunion le lundi soir et Fabien Galthié, le staff, nous ont expliqué la situation, tous ensemble, à l'hôtel. Pour moi, personnellement, c'était un choc. J'étais franchement choqué. Il y a énormément d'émotions: on est inquiets, on est stressés... C'est difficile de trouver les mots, c'est un trauma collectif. On a essayé de rester soudés, de se parler entre nous, de gérer au mieux. »

« Chacun le vit différemment. Il y en a qui préfèrent ne pas en parler, il y en a qui ont besoin de s'exprimer... »

Antoine Frisch raconte qu’une aide psychologique a été mise à la disposition du XV de France : « Oui, on avait nos préparateurs mentaux qui étaient disponibles si on avait besoin de discuter. Après, chacun le vit différemment. Il y en a qui préfèrent ne pas en parler, il y en a qui ont besoin de s'exprimer... il n'y a pas de bonne manière de le vivre. Ce n'était pas évident. On est allés s'entraîner direct face à un club local, on a passé un bon moment avec les joueurs, on a fait un asado... On a parlé entre nous, on est restés entre nous, on est restés soudés. Il y avait le match de l'équipe de France de foot, on l'a regardé ensemble. On a essayé de rester ensemble, de parler, de se donner de la force entre nous. Et au fur et à mesure que la semaine avançait, il y avait un match à jouer international. On a été obligés de basculer sur ça. C'était difficile. Je n'ai jamais vécu ça, ça prend le dessus quand ça arrive. Pour préparer un match, ce n’était pas évident. »

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