En Gironde, près de Bordeaux, un groupe de passionnés de surf qui souhaite ouvrir un surfpark fait face depuis plusieurs mois à des attaques d’associations. L’expert judiciaire, nommé par le tribunal administratif de Bordeaux, a rendu un rapport très attendu par les différents acteurs. L’ouverture au grand public est toujours prévue pour 2027.

En Gironde, près de Bordeaux, le projet du surfpark de Canéjan est au cœur des débats et des discussions depuis plusieurs années désormais. Un quatuor de passionnés de surf souhaite en effet ouvrir une Académie de la glisse sur une friche industrielle dans la banlieue bordelaise. Concrètement, le surfpark de Canéjan serait doté de deux bassins de 100 et 160 mètres de long, fonctionnant sur le même modèle et avec la même technologie (Wavegarden) que les bassins existants en Suisse, en Allemagne ou encore en Grande-Bretagne et accueillerait à la fois des amateurs, mais aussi des professionnels qui viendraient s’y entraîner.
L’expert judiciaire a rendu son rapport
Attaqués par plusieurs associations écologistes, les quatre promoteurs à la tête du projet nous avaient confié être certains de leurs chiffres en février dernier, quant à leur capacité à être autonomes en eau. L’écart était tellement important entre les chiffres des associations et ceux des promoteurs que la mairie de Canéjan après avoir accordé le permis de construire avait demandé à la justice de trancher.
D’après le rapport de l’expert judiciaire, désigné par le tribunal administratif de Bordeaux, « Le système serait autonome en eau 8 années sur 11 (entre 2014 et 2024, NDLR), avec des déficits identifiés pour 2016 (-252 m³), 2018 (-1375 m³) et 2022 (-4133 m³) », expliquent les promoteurs du projet dans un communiqué de presse. Ils poursuivent : « Pour ces trois années, l’autonomie totale aurait été garantie par la fermeture temporaire du petit bassin de 7 000 m³ pour sécuriser le fonctionnement du grand bassin, une mesure déjà inscrite comme engagement officiel dans le dossier de permis. Au regard de ces résultats, l’Académie de la glisse s’est donc engagée en plus de la solution du petit bassin à ajouter une troisième cuve de 3 000 m³ en plus des deux cuves initialement prévues (1 750 m³ et 2 000 m³), portant la capacité totale de stockage à 6 750 m³ et couvrant largement les besoins. »
Pas un dossier essentiel pour les opposants
Ce rapport de l’expert judiciaire est considéré comme une véritable victoire pour les promoteurs du projet plus que jamais convaincus que leur surfpark sera autonome en eau. Nicolas Padois, l’un des passionnés de surf à la tête de ce projet confie au 10 Sport : « Depuis deux ans on est attaqués et diffamés. L’écart entre leurs chiffres et les nôtres était tellement énorme… Ce rapport prouve notre bonne foi. »
Ce rapport suffira-t-il à calmer les opposants ? Dans les colonnes du journal Sud Ouest, Philippe Barbedienne, président de la Sepanso Gironde qui, avec Surfrider Foundation demandent toujours l’annulation du permis de construire continue de parler d’un projet « incongru» et lâche quant aux nouvelles mesures envisagées par les promoteurs : « Tant mieux si ça les fait bouger dans le bon sens. C’est un peu comme si l’expert tenait la main des porteurs du projet ». Il concède ne pas en faire un « un dossier essentiel ». Et de conclure : « Il y a des choses beaucoup plus graves en Gironde, la LGV, la ferme aquacole Pure Salmon, la raffinerie EMME… » La justice devrait trancher définitivement dans les prochains mois quant à la régularité du permis de construire attaqué.
Ouverture prévue en 2027
En attendant, les travaux sur le site, qui ont commencé en début d’année, eux se poursuivent et une mise en eau du premier bassin est toujours espérée pour la fin 2026. L’ouverture au grand public est, elle, programmée pour 2027. Dans leur communiqué de presse, les promoteurs demandent désormais : « Le retrait immédiat de la pétition en ligne basée sur des chiffres erronés et alarmistes, ayant induit en erreur plus de 60 000 signataires. Ainsi qu’une publication sur les réseaux sociaux expliquant ce retrait. L'abandon total des recours juridiques contre le permis de construire, désormais vidés de tout fondement technique ou environnemental. »
Et d'ajouter : « Nous nous réservons aussi le droit d'engager des poursuites judiciaires pour préjudice économique, étant donné les retards causés et les pertes importantes subies du fait de cette campagne de désinformation. »