Renaud Lavillenie a sauvé l’athlétisme français. En remportant le concours du saut à la perche, il est devenu champion olympique, 16 ans après le titre de Jean Galfione à Atlanta. Surtout, il a réduit au silence ceux qui doutaient de ses capacités.
Un favori en souffrance Alors que l’athlétisme français se morfondait après la 6e place de Christophe Lemaître hier soir sur 200m, Renaud Lavillenie est venu panser les cœurs et offrir le plus beau métal à sa délégation. Une médaille d’or qui doit d’autant plus résonner dans la tête du perchiste qu’il a subi une certaine pression ces dernières semaines. Invaincu en 11 concours jusqu’il y a 3 semaines, Lavillenie a réalisé deux performances catastrophiques (à Crystal Palace et en Pologne) à l’approche des Jeux. Certains ont alors imaginé qu’à la vue de l’échéance londonienne, le Charentais cédait sous le poids de l’enjeu. En peu de temps, il a endossé le statut de favori indétrônable et celui de champion friable. Jusqu’à ce soir.
Un concours à couper le souffle Le Français est passé par tous les états dans le concours. Un saut à 5m85 au premier essai lui a permis d’écarter la majorité de ses concurrents. A l’approche des 5m91, il n’en restait que trois : Lavillenie et les Allemands Otto et Holzdeppe. C’est à ce moment que le danger s’est rapproché. Tandis que ses adversaires passaient cette hauteur, Lavillenie, après un essai raté, a décidé de faire l’impasse et de conserver deux tentatives pour la barre des 5m97. Un risque qu’il a mesuré alors qu’il ne lui restait plus qu’une opportunité. Et puis, Lavillenie s’est envolé. Un dernier saut magistral pour effacer la marque et s’offrir un premier titre olympique. Le dernier souffle d’Otto n’y changera rien, le Français était bien le seul à pouvoir tutoyer les 6m. Ce soir, Renaud Lavillenie a démontré que rien ni personne ne pouvait l’empêcher de rentrer au panthéon de ces sauteurs à part.