F1 - GP d’Autriche : Schumacher, la victoire de la honte
Arnaud De Kanel

Le Grand Prix d'Autriche se tiendra ce week-end à Spielberg. Cette épreuve qui réussit plutôt bien à Max Verstappen et Alain Prost a été le théâtre d'un drôle de spectacle en 2002. Alors que Rubens Barrichello allait s'imposer, Ferrari lui avait demandé de laisser passer Michael Schumacher. L'Allemand l'avait alors emporté et ça n'avait pas plu au public autrichien. 

Deux semaines après le Canada, la Formule 1 fait escale en Autriche. Ce Grand Prix fait donc l'actualité cette semaine comme il l'avait fait de longs mois en 2002. Le 12 mai de cette même année, l'Autriche accueillait la 6ème manche de la saison. A l'instar de ce que l'on voit avec Max Verstappen depuis le début de la saison, Michael Schumacher dominait largement les débats en 2002. Mais en Autriche, c'est bien son coéquipier Rubens Barrichello qui était le plus fort avant que Ferrari ne lui demande de s'incliner face à l'Allemand. 

Ferrari crée la confusion en Autriche 

Le Grand Prix d'Autriche 2002 marque l'une des pages les plus discutées de l'histoire de la F1. Parti en pole, Rubens Barrichello avait creusé l'écart en course. Le Brésilien n'avait jamais vacillé et il se dirigeait tranquillement vers la victoire. Ferrari allait réaliser le doublé puisque Michael Schumacher le suivait. Mais dans le dernier tour, Jean Todt, le directeur de La Scuderia avait alors ordonné : « Rubens, c'est le dernier tour. Laisse passer Michael pour le championnat. Laisse-le passer. » Barrichello s'était exécuté et Schumacher l'avait donc emporté. Au moment de monter sur le podium, les deux pilotes Ferrari sont copieusement sifflés par le public autrichien. Face à cette situation embarrassante, Schumacher avait insisté pour que Barrichello monte sur la première marche et qu'il brandisse le trophée. Un an plus tôt, Rubens Barrichello avait également reçu l'ordre de laisser passer son coéquipier afin qu'il termine second. La consigne de trop pour la FIA qui n'avait pas apprécié non plus l'atitude de Ferrari. Max Mosley, le président de l'époque, avait infligé une amende à l'écurie italienne. 

«Si c'était à refaire, je ne le referais pas»

En 2017, Ross Brawn, le directeur technique de Ferrari au moment des faits, était revenu sur cet épisode : « L'Autriche, finalement... c'était une erreur. Les circonstances étaient un peu plus complexes que les gens ne s'en rendent compte, dans la mesure où nous avions discuté avant la course de comment gérer cette situation si elle se présentait. Si Rubens prenait l'avantage sur Michael, il le laisserait passer à un moment opportun et nous continuerions comme ça. Si c'était à refaire, je ne le referais pas, parce que les conséquences ont eu une envergure bien plus grande que nous ne le pensions. » Encore aujourd'hui, le souvenir est douloureux pour toutes les parties. 

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