Pourquoi l'ancien milieu de terrain de l'OM, si brillant en fin de saison sur la Canebière, est mis au placard à Wolfsburg ? Même l'Algérien, qui joue avec les Fennecs mercredi soir contre la Serbie, ne comprend pas.
Quel est son bilan après six mois ? Karim Ziani avait quitté l’Olympique de Marseille avec pertes et fracas l’été dernier. Pertes pour le club, malgré un joli chèque empoché à la clé (7 millions d’euros). Fracas pour le joueur, qui a dû quitter un club où il semblait avoir un bel avenir. Mais en période estivale, l'OM avait besoin de liquidités et le joueur de temps de jeu. Six mois plus tard, c’est précisément ce qui lui manque le plus. Depuis le début de la saison, ses présences auprès de ses coéquipiers de Wolfsburg se comptent sur les doigts de la main (5 titularisations en Bundesliga seulement pour 9 apparitions au total). Pire, il n’a pas joué le moindre match depuis son retour de la CAN, où il a pourtant été bon !
Comment expliquer cette mise au placard ? En début de saison, Ziani avait la confiance (relative) d’Armin Veh, successeur de Felix Magath sur le banc des Loups. Mais depuis son éviction et son remplacement par Lorenz-Günther Kostner, l’Algérien ne rentre plus dans les schémas tactiques. «Je suis à cent pour cent de mes moyens. Je ne me plains d'aucune blessure», assure le joueur dans les colonnes du Buteur. Aucune blessure, peut-être, mais une violente altercation avec Edin Dzeko en début d’exercice lui a collé une mauvaise étiquette. Celle d'un joueur rageur et viril.
Comment vit-il la situation ? «Cela me dérange beaucoup, avoue-t-il dans Le Buteur. Le manque de compétition pourrait jouer un mauvais tour sur le plan physique. Pour ma part, je ne suis nullement inquiet, car je m’entraîne régulièrement et lorsque l’entraîneur me retient parmi les 18, cela veut dire que je suis toujours prêt à jouer». Sauf que la fin de la saison sera vite arrivée et que, même si le club allemand reçoit le soutien financier de la marque Volkswagen, les dirigeants devront s’expliquer sur le choix du recrutement d’un joueur acheté 7 millions d’euros et qui est là pour faire le nombre sur le banc.
Comment voit-il son avenir ? Il n’y a pas photo. Zvjezdan Misimovic, Anunciado Josué ou même le prodige local Christian Gendtner lui barrent la route du milieu de terrain à Wolfsburg. Mais Ziani gère le problème en misant sur une belle sérénité. «De nature, je suis quelqu’un de patient. Peut-être que le nouvel entraîneur de l’équipe préfère faire confiance au groupe qu’il a mis en place lorsque j’étais à la CAN. C’est pourquoi je dois être patient et continuer à travailler pour récupérer ma place».
Il est vrai que l’ancien Sochalien a déjà une saison galère lors de sa première année à l’OM, où il était un second choix d’Eric Gerets avec 21 matches de Ligue 1 pour 1 petit but. La question qui va pourtant rapidement se poser est de savoir s’il ne veut pas se relancer dans un autre championnat ? Il coupe tout de suite. «Parler de mon avenir est un peu prématuré, car le championnat est encore long. Il est fort possible que les données changent. Personne ne connaît ce que l’avenir lui réserve. De mon côté, je ne pense qu’à une seule chose : bien bosser pour retrouver ma place de titulaire afin d’honorer mon contrat».
Qui vient au soutien ? LES ALGERIENS ! Ses convocations en équipe nationale sont de véritables «bouffée d’oxygène». Mercredi soir, il doit d’ailleurs affronter la Serbie à Alger. «Lorsqu’il s’agit d’honorer la sélection, je trouve toujours le moyen de me surpasser et jouer à 100 % de mes moyens. Le fait d’être présent parmi notre cher public me fait tout oublier». On attende de voir ça sur le terrain.