La vente de l’OM vire au fiasco, le mensonge éclate au grand jour
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

A la suite de son expérience au RC Toulon, Mourad Boudjellal s’imaginait déjà à la tête de l’Olympique de Marseille après s’être embarqué dans le projet de rachat de Mohamed Ayachi Ajroudi durant l’été 2020. Finalement, le dossier a viré au fiasco, et Boudjellal souhaite aujourd'hui tourner la page. Désormais président du Hyères 83 FC, évoluant en Nationale 2, le Varois est revenu sur cet échec et livre sa version. 

Du côté de Marseille, l’été 2020 a été marqué par les nombreuses rumeurs de vente de l'OM par Frank McCourt, et un candidat semblait tenir la corde pour mettre la main sur le club : Mohamed Ayachi Ajroudi. Au côté de Mourad Boudjellal, l’homme d’affaires franco-tunisien avait pour projet de racheter l’écurie phocéenne, avec l’ambition de l’installer parmi le gratin européen. Finalement, le dossier a viré au fiasco. Depuis, Boudjellal s’est bel et bien reconverti dans le football, mais à la tête du Hyères 83 FC, club évoluant en Nationale 2 qui retrouvera pour son 32e de finale de Coupe de France ce samedi (15h30)… l’Olympique de Marseille. A cette occasion, il est revenu sur cet échec majeur, rejetant la faute sur Mohamed Ayachi Ajroudi.

« On m'a menti »

« Moi je ne voulais rien reprendre du tout parce que je n'en avais pas les moyens. C'est du passé. C'est une histoire que je regrette, je n'aurais pas dû me laisser embarquer là-dedans. Mais comme je dis, même Picasso faisait des brouillons, se justifie Mourad Boudjellal, dans un entretien accordé à La Provence. C'est mon brouillon à moi oui, je regrette. Ajroudi ce n'est pas Kachkar parce qu'il a de l'argent, il avait fait un montage (financier). Mais on m'a menti : il me disait qu'il était en relation avec McCourt, il me faisait des comptes rendus qui étaient faux... Si j'avais su tout ça je n'aurais pas ouvert le début de ma gueule. Je ne me serais rien permis. Mais j'ai pu me rendre compte que l'OM n'est pas simple à gérer. Et quelque part je me dis que ça a bougé et que ça va bien aujourd'hui ! Est-ce que cette histoire n'a pas un peu contribué à faire prendre conscience à McCourt du potentiel qu'il avait entre les mains ? Je ne sais pas. »

« On m’attribuait des communiqués que je découvrais en même temps que la presse »

« Il a menti car il n’a jamais eu de contact avec McCourt, alors qu’il me l’assurait, dénonçait déjà Boudjellal le week-end dernier dans les colonnes du JDD. La médiatisation l’a rendu fou. On m’attribuait des communiqués que je découvrais en même temps que la presse. Où l’on disait que les joueurs étaient mauvais ou qu’un ultimatum pour vendre était posé. Un ultimatum, McCourt n’en a rien à cirer. On était dans le délire total, le ridicule. » Au final, l’ancien boss du RCT estime que cet échec lui a été bénéfique : « Tant mieux que ça ne se soit pas fait avec l’OM. C’était trop gros pour démarrer. Je pense que je me serais lamentablement planté. Et que j’aurais été chassé de Marseille avec le goudron et les plumes. »

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