Didier Deschamps avait misé sur un onze de départ athlétique face à Chelsea. Peine perdue, l'absence au coup d'envoi de Mathieu Valbuena, couplée à celle d'André Ayew, a été irrécupérable.«Avant le match on voyait certains jeunes prendre des photos, déjà ça c'était mauvais signe». Souleymane Diawara évoque ici la raclée infligée par Chelsea à Bordeaux il y a deux ans à Stamford Bridge (0-4). La phrase aurait très bien pu faire référence aux Marseillais ce mardi soir (0-2). Les champions de France ont vécu un cauchemar dans ce même stade londonien et accumulent déjà pas mal de retard sur le Spartak, vainqueur facile de Zilina à domicile (3-0). La qualification pour les 8es de finale tient désormais du miracle.
Didier Deschamps avait annoncé des offensives accrues sur le but de Petr Cech mais le gardien des Blues pourra remettre ses mêmes gants lors du prochain match des siens puisqu’il n’a eu aucun effort à fournir (beaucoup de frappes mais aucune vraiment dangereuse). La tactique de Deschamps, qui était d’aligner des joueurs costauds (Rémy, Kaboré et Heinze à la place de Valbuena, Azpilicueta et Taiwo) pour faire face au défi athlétique, a pris l’eau sur une bévue de Diawara et Gignac (marquages trop lâches) puis Cheyrou (il n’a pas collé son poteau sur le but de Terry), le tout renforcée par une main de M’Bia qui a entraîné un penalty. 2-0 après une demi-heure de jeu, la messe était déjà dite.
Au-delà de la physionomie du match, c’est le contenu olympien qui interpelle : manque d’agressivité, fluidité, spontanéité, de mouvements, de profondeur, passes trop longues dans le dos de la défense, Brandao et Gignac trop souvent sur la même ligne… Les coups de pied arrêtés auraient pu devenir un danger, encore fallait-il s’en procurer… L’homme le plus dangereux aura finalement été Cheyrou, qui a tenté de loin à plusieurs reprises (19e, 26e, 42e). Valbuena et même Ayew, deux feu-follets en pleine confiance capables d’apporter de la folie en attaque, auraient fait le plus grand bien à 0-0. Ils sont d’ailleurs entrés à l’heure de jeu en mettant la panique quelquefois dans la défense des Blues. Trop tard. Mais Marseille, semble-t-il, est là pour apprendre de ses erreurs. Une fois encore.