Taxe à 75 % - Triaud : « Que les Français continuent de nous aimer »
La rédaction

Jean-Louis Triaud le président des Girondins de Bordeaux est revenu sur la décision de faire grève des clubs de L1 et L2 pour contester le projet de taxe à 75%.

Bordeaux s’est imposé jeudi soir en Europa League contre l’APOEL Nicosie (2-1). Interrogé après la rencontre, Jean-Louis Triaud, le président des Girondins est revenu sur la décision prise cette semaine par les dirigeants du football français de faire grève le week-end du 30 novembre prochain afin de contester le projet de taxe à 75% des plus hauts revenus. « Ce qu'on veut c'est se faire entendre. On fait des efforts, on essaie de sortir la tête de l’eau, on allège nos masses salariales en se séparant de joueurs que l’on ne peut pas conserver et alors qu’on est toujours en déficit, curieusement c’est à ce moment qu’on nous en rajoute une couche. C’est d’autant plus surprenant qu’au départ, la volonté du président de la République était de taxer les gros salaires. Ça n’a pas pu se faire, donc au lieu de taxer le salarié on veut taxer l’employeur qui est déjà en difficulté. Je trouve ça difficile à avaler », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « On est tellement plus taxé que les autres pays européens… À un moment donné, ça va faire fuir les investisseurs. Je pense qu’à force les Qataris ça va leur poser des problèmes.»

« DU TIR AUX PIGEONS »

Quant à la possibilité que cette décision soit mal vue de la part du grand public : « Que les Français continuent de nous aimer. On est au courant de leurs problèmes. Nous les partageons et nous sommes solidaires. On l’a déjà démontré. Mais à un moment donné, on dit : "Non, on ne peut plus payer." Là, ce n’est plus de la solidarité, sans mauvais jeu de mots, c’est du tir aux pigeons », a assuré Triaud. « Le paradoxe, c’est que beaucoup de Français jugent cette taxe juste, mais ce sont les mêmes qui vont nous reprocher d’être frileux et de ne pas investir sur des grands joueurs avec des gros salaires quand ils sont dans les tribunes », a-t-il poursuivi.

BORDEAUX EN DANGER SANS M6

M6, l’actionnaire majoritaire des Girondins de Bordeaux a récemment indiqué, par le biais de Nicolas de Tavernost, qu’il envisagerait sérieusement de quitter le monde du football et les Girondins, si la loi venait à être adoptée. Triaud se dit « Totalement inquiet. » « Notre actionnaire nous a permis de gagner des titres et d’être un acteur en première division. Si notre actionnaire estimait qu’il n’a plus d’avenir dans le football, ce serait mettre le club en danger », a conclu Triaud.

Kévin Laborde, à Bordeaux

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