Le derby entre l’OL et l’ASSE a encore été émaillé par des incidents, dimanche soir à Gerland. Comme d’habitude. Les dirigeants des deux clubs en font-ils trop ?
Au match aller, à Geoffroy-Guichard en novembre, le derby entre l’ASSE et l’OL, alors remporté dans les ultimes instants par Lyon (1-2), n’avait pas dérogé à la « tradition » . De nombreux incidents, de nombreuses polémiques (interdiction de supporters, écharpe, altercation Aulas/Ruffier) avaient alimenté le derby. Dimanche, lors du match retour, les Vertsont pris leur revanche en s’imposant chez les Gones (1-2). À Gerland aussi, la tension était palpable et la rencontre s’est terminée en eau de boudin. Des supporters lyonnais sont mêmes descendus sur le terrain à la fin de la partie, se retrouvant nez à nez avec les joueurs de l’ASSE qui fêtaient leur victoire… Finalement, tout est rentré dans l’ordre mais la situation peut inquiéter.
ÉLECTRISER LES SUPPORTERS, VRAIMENT LA SOLUTION ?
Comme à l’aller pour les Lyonnais, les supporters stéphanois étaient interdits de déplacement à Gerland dimanche. Trop dangereux pour la préfecture, pour le ministère. À l’aller, comme au retour, Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, s’était élevé contre ses mesures. Les événements de l’aller comme du retour ne vont pas faciliter le retour des supporters adverses dans les stades lors des derbys. Est-ce vraiment le rôle des dirigeants d’électriser leurs supporters dans un contexte déjà très tendu ? Après le match aller, Roland Romeyer, Bernard Caïazzo et Jean-Michel Aulas s’étaient affrontés dans la presse. « On ne doit pas se comporter comme un capo de supporters. Il vaut mieux se taire. Un jour, on aura un mort dans un derby. Tout le monde doit être uni contre la violence et on ne doit pas attiser les haines » , avait lâché Bernard Caïazzo, le président du conseil de surveillance de l’ASSE, en novembre dernier sur Eurosport.fr
JUSQU’AU PROCHAIN DÉBORDEMENT…
Le rôle des dirigeants est-il, uniquement, de défendre leur club contre vents et marées ? Et de rejeter sur l’autre club la responsabilité des débordements. « L’attitude de Brandao?C’est ce qui s’est passé chez nous il y a deux ans avec Bastos. Vous savez, quand un joueur se fait insulter pendant tout le match… Je peux comprendre sa réaction mais je ne l’excuse pas. Après, on me dit que Gerland est le stade le plus sécurisé de France. Moi, j’ai vu que c’était comme les autres stades, en fait » , a commenté Roland Romeyer, lundi sur RMC, invité à réagir sur les débordements après lederby dimanche. À l’aller comme au retour, les deux formations, qui ont gagné le match à l’extérieur, sont rentrées dans la liesse dans leurs villes respectives. Deux matchs vraiment particuliers, avec de la tension, avec de l’intensité. C’est rare en Ligue 1. Mais deux matchs aussi qui auraient pu sérieusement déraper. On n’est pas passé loin de la correctionnelle. Encore dimanche.