Le Ballon dOr et après
La rédaction

Alors que Lionel Messi a été élu Ballon d'or 2010, Le 10 Sport a regardé dans le rétroviseur pour voir ce que l'avenir a réservé à certains lauréats. Et ce n'est pas toujours rose...

Récompense suprême pour tout footballeur professionnel, le Ballon d'Or consacre chaque année la crème de la crème du football européen. Si rares sont les joueurs à être parvenus à décrocher le graal, tous n'ont pas connu les mêmes joies après leur désignation. Si les cracks ont continué à flamber et à faire rêver la planète foot, les autres ont eu plus de mal à assumer la récompense, certains vivant même les pires heures de leur carrière après avoir tutoyé le nirvana. 

Ceux qui ontmarqué l'histoire du foot :

Cracks parmi les les cracks, leur victoire au Ballon d'Or s'imposait comme une évidence. Ronaldo (1997 et 2002), Zidane (1998), Cristiano Ronaldo (2008) et Lionel Messi (2009) ont chacun à leur façon marquer le jeu de leur empreinte. Elu en 1997, Ronaldo est le phénomène de la fin des années 1990. Frappé par plusieurs graves blessures qui menacent la suite de sa carrière,Ronaldo s'en relèvera toujours et fera évoluer son jeu pour remporter à nouveau le Ballon d'Or en 2002 à l'issue d'une Coupe du Monde remportée où il aura tenu le Brésil à bout de bras.

Désigné à la faveur de ses deux buts en finale de la Coupe du Monde 1998, Zinédine Zidane aura peut être remporté leBallon d'Or l'année où il le méritait le moins. Maître à jouer de l'Equipe de France qui survole l'Euro 2000, il échoue à la deuxième place du classement du trophée France Football à cause de quelques mauvais gestes commis sous le maillot de la Juventus. Transfert star des Galactiques de Florentino Perez, il continuera à illuminer la planète foot de ses gestes de classe jusqu'à la Coupe du Monde 2006 où il emmène l'équipe de France en finale.

Après avoir longtemps véhiculé l'image d'un joueur au talent immense mais gâché par manque de maturité, Cristiano Ronaldo explose finalement sous les ordres de Sir Alex Ferguson lors de la saison 2006/2007. Arrivé à maturation en 2008, Ronaldo allie enfin à une technique innée hors du commun, une efficacité redoutable. Ilinscrit plus de 40 buts en une saison et permet à Manchester United de réussir le doublé coupe-championnat. Désormais au Real Madrid il affiche le meilleur ratio matches joués-buts inscrits de l'histoire du club et devrait se partager quelques Ballons d'Or avec l'autre crack de sa génération, Lionel Messi.

L'argentin de pochedu Barça était annoncé dès son adolescence comme la futur star catalane. Après avoir poussé Ludovic Giuly sur la touche à son arrivée dans l'équipe première, Messi n'aura pas mis longtemps à être comparé à Diego Maradona. Il bat tous les records de précocité et se révèle comme l'un des plus grands dribbleur que le football ait jamais connu. Combiné à une efficacité redoutable, son sens du dribble lui permet d'inscrire près de 40 buts et de remporter le Ballon d'Or en 2009, saison où il guide le Barça vers un triplé historique. Auteur de 47 buts en 53 matches en 2009/2010 et parti sur les mêmes bases cette année, il est de nouveau élu, au nez et à la barbe de ses champions du monde d'équipiers, Xavi et Iniesta.

Ceux qui ontassumé :

Récompensés à l'apogée de leur carrière, ils parviennent à se maintenir quelques années au plus haut niveau, sans toutefois réussir à afficher le niveau d'excellence qui leur a valu la récompense autrement que dans quelques fulgurances. Premier transfert galactique de Florentino Perez au Real Madrid, Luis Figo réalise en 2000 une saison de haute volée et hisse le Portugal jusqu'en demi finales de l'Euro. Il réalisera par la suite quelques saisons de haut niveau avec le Real (Champion d'Espagne en 2001 et Ligue des Champions en 2002) et avec le Portugal (finaliste de l'Euro 2004 et demi finaliste de la Coupe du Monde 2006) avant de finir sa carrière presque dans l'anonymat à l'Inter Milan où il ne s'imposera jamais vraiment.

Primé en 2003 pour son exceptionnelle régularité plus que pour ses coups d'éclats, Pavel Nedved a porté cette année la Juventus en finale de la Ligue des Champions, finale qu'il n'a pas pu disputer car il était suspendu. Sans lui, la Vieille Dame s'incline aux tirs au but face au Milan AC mais Nedved a déjà marqué l'histoire du club. En 2006 quand celui ci est rétrogradé en Série B, il ne veut pas entendre parler d'un transfert et permet aux Turinois de remonter immédiatement en Série A.

Nouveau phénomène brésilien après Ronaldo, Ronaldhino est élu en 2005 après une saison pleine qui le voit remporter la Ligue des Champions et la Liga avec le Barça. Idole du Camp Nou grâce à des dribbles sans cesse réinventés et son sens du show, l'idylle s'achèvera dans la douleur par un transfert au Milan AC. En Italie, l'on ne revoit qu'épisodiquement le Ronie barcelonais avant qu'il ne s'éclipse peu à peu, la faute à une hygiène de vie douteuse.

Ceux qui ont craqué :

Elus au sommet de leur carrière ou dans la polémique, ils éprouveront toutes les difficultés à assumer leur nouveau statut et les heures les plus sombres de leur carrière. Premier défenseur récompensé depuis Beckenbauer, Matthias Sammer est sacréà 29 ans après le succès de l'Allemagne à l'Euro 1996. Mais gravement blessé un an plus tard, il ne réussira jamais à revenir au niveau qui était le sien.

Ballon d'Or surprise en 2001 à la faveur des cinq titres qu'il a remporté avec Liverpool, Michael Owen n'a jamais supporté le statut qui est alors devenu le sien et s'est usé entre blessures à répétitions et rumeurs de transfert. Son départ au Real Madrid sera un echec et il est maintenant remplaçant à Manchester.

Récompensé en 2004 au sortir d'une saison pleine avec le Milan AC, Andriy Shevchenko est l'année suivante le héros malheureux de la finale de Ligue des Champions entre Milan et Liverpool. Ratant plusieurs occasions et un tir au but il est le coupable désigné de l'échec milanais pour les médias italiens. Il s'enterrera finalement à Chelsea où, caprice de Roman Abramovich, il n'aura jamais les faveurs de son entraineur.

Décrié lors de son élection, Cannavaro symbolise en 2006 la victoire d'une Italie solide et réaliste lors de la Coupe du Monde allemande. Raillé par les tifosis lorsqu'il quitte la Juventus reléguée en Série B pour le Real Madrid, il deviendra la cible privilégiée des médias espagnols au sein d'un Real en panne d'inspiration. En perte devitesse il reviendra effectuer une pige d'une année à la Juve avant de finir dans l'anonymat à Dubaï.

Exceptionnel en 2006/2007, Kakà permet au Milan AC de remporter la Ligue des Champions dont il termine meilleur buteur après certains matches d'anthologie. Mais devenu abonné à la rubrique transferts des gazettes italiennes, il gâchera l'histoire d'amour qui l'unit aux tifosi, avant de rejoindre le Real Madrid où il n'a pas encore fait taire tous ses détracteurs.