Suite de l'entretien accordé au 10Sport par Antoine Kombouaré. Deuxième partie consacrée à ses relations avec les supporters du PSG et l'actionnaire principal.
Que penses-tu de la dissolution des groupes de supporters ? C'était irrémédiable. Un passage obligé pour faire cesser les violences, les insultes et les combats. On était arrivé au bout du bout. Lorsqu'on prend des mesures aussi radicales, c'est surtout aux voyous que ça ne plaît pas. Les supporters qui sont mécontents peuvent comprendre que ce sont des mesures obligatoires pour repartir sur de nouvelles bases. Sur les trois dernières saisons, il y a eu deux morts. C'est très grave. Au club, on aimerait voir un Parc des Princes pacifié plutôt que deux tribunes en train de s'affronter. Si on ne prend pas ces mesures, c'est la mort du club. Les gens viennent de moins en moins parce qu'ils ont peur, les sponsors commençaient même à fuir le Parc, plus personne ne voulait investir. Robin Leproux et moi sommes là depuis un an. On fait des démarches pour faire rentrer de l'argent dans les caisses mais plus personne ne veut investir car l'image du club est mauvaise. Certaines personnes prennent le club en otage, ce n'est plus possible.
Au-delà de la sécurité, que penses-tu de la pression exercée par les supporters ? Elle est énorme. Les supporters ne te pardonnaient plus rien. Quand on gagnait, ils étaient capables de pousser mais quand ça ne marchait pas, c'était atroce. Tu sais que tu es condamné à gagner pour passer une semaine tranquille, sinon le climat est très lourd avec des médias qui n'arrêtent pas de taper sur les joueurs. Être joueur professionnel à Paris, c'est avoir un mental très costaud ... cette pression tu ne l'as nulle part ailleurs.
A tes débuts, je t'ai trouvé assez seul avec un Robin Leproux plus distant ? C'est tout à fait vrai. Robin Leproux est arrivé au club sur la pointe des pieds. Personne ne le connaissait donc il lui manquait une certaine légitimité pour s'affirmer et aller au combat avec moi. Ça a été une période difficile où je me suis retrouvé seul à taper du poing sur la table. Mais c'est quelqu'un qui apprend très vite. Aujourd'hui, il s'affirme comme un président très fort et légitime. Avec une Coupe de France, c'est déjà un président qui gagne ! Désormais, il connaît mieux ses dossiers. Quand il faut aller au combat, il est capable de prendre des décisions. Ce qu'il a fait, c'est plus que courageux. Il ne passe pas des nuits tranquilles, il reçoit des menaces. Mais il fait front, il mène son combat et nous on est derrière à le pousser.
Retrouvez une troisième partie de l'entretien dimanche sur notre site et l'intégralité dans le 10Sport, actuellement dans vos kiosques.