L’annonce de la liste pour les matchs face au Japon et l’Espagne était l’occasion de traiter quelques cas épineux. Didier Deschamps a joué la solution prudente... Mais ferme.
Le travail de sélectionneur n’est jamais simple. Didier Deschamps, pour en avoir été le témoin proche pendant des années et pour être confronté à cette tâche aujourd’hui, en est conscient. Avant la publication de la liste pour les deux matchs à venir (Japon, Espagne), trois cas semblaient chauds. Pour éviter les conflits avec les clubs et l’opinion publique, Deschamps n’a pas pris de risque... Même s’il ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Nasri, c’est trop tôt Didier Deschamps pouvait-il se permettre de rappeler un Samir Nasri désigné coupable numéro un de la mauvaise image affichée par les joueurs de l’équipe de France à l’Euro 2012 ? Si Deschamps aurait sans doute eu besoin de sa capacité créative surtout en l’absence de Diaby, Deschamps, bien conscient que le message serait mal passé auprès de l’opinion publique, s’est montré clair. « Mes choix ne sont que sportifs. J'ai envie de laisser un peu de temps à Nasri. Ce n'est pas le bon moment pour qu'il revienne en équipe de France. Je préfère laisser passer du temps. Je le suis, il joue. C’est un joueur qui est sélectionnable. Mais je ne pense pas que ce soit le bon moment pour le rappeler. »
Pour Mavuba, rester terre-à-terre Didier Deschamps aurait également pu avoir la tentation de retenir Rio Mavuba. Annoncé à l’entraînement hier, tout du moins à la course, et possible participant au match face à Ajaccio, le Lillois aurait donc pu être un pari tenté par Deschamps. Visiblement, Deschamps n’est pas un rêveur. « D’après toutes les informations qui ont circulé. Il est impossible de répondre par l’affirmative au fait qu’il puisse jouer un match. Aujourd’hui, il ne s’est passé qu’une semaine par rapport à sa blessure. Il y a trop d’incertitudes. Pour en avoir parlé avec lui, il ne peut pas dire qu’il peut jouer un match de haut niveau. Il est plus juste de prendre joueurs en pleine possession de leurs moyens. »
Confiance avec Diaby, fermeté avec Wenger Le cas Abou Diaby a créé quelques remous entre Didier Deschamps et Arsène Wenger et une convocation aurait certainement ajouté de l’huile sur le feu. La rumeur annonçait également une possible demande de la FFF pour constater par elle-même la blessure (Wenger avait annoncé trois semaines d’absence). Deschamps, malin, joue la carte de la confiance. « Je n’ai pas eu de discussion avec Arsène. Je ne veux pas mettre Abou en position difficile. Entre ma position de sélectionneur et l’employeur, il y a des intérêts communs et parfois des intérêts qui divergent. Mais il ne viendra pas faire constater sa blessure. » Néanmoins, pas question pour Deschamps de se laisser faire. Wenger est désormais prévenu. « Arsène Wenger, j’ai le plus grand respect pour lui. Mais ce n’est pas lui qui décide qui doit être sélectionné et qui donne le temps de jeu. Celui qui décide, c’est moi. »