Invité dans le forum L'Equipe-SFR, Raymond Domenech pense à Alain Giresse et Paul Le Guen pour le remplacer à la tête des Bleus. Côté terrain, malgré ses titres, PLG ressemble beaucoup à l'actuel sélectionneur.
«Que Luis, en plus, soit candidat, je ne vois pas ce qu'il y a d'anormal. Il y en a d'autres. Peut-être que Paul Le Guen sera disponible, Alain Giresse... Il y a quelques entraîneurs qui ont réussi dans d'autres sélections.» Raymond Domenech a lâché quelques jolies bombes dans le forum L’Equipe-SFR, où il avait été invité par Luis Fernandez. Selon lui, Alain Giresse et Paul Le Guen sont les deux candidats les plus crédibles pour lui succéder à la fin de la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Les résultats de Giresse ne se démentent pas avec le Gabon, avec qui il est lié depuis 2006 et avec qui il a raté de très peu la Coupe du Monde.
Mais comment pourrait-on passer du Gabon à l’équipe de France, qui pus est après une expérience ratée en Géorgie ? Difficile à avaler. Le bilan de PLG à la tête des Lions Indomptables est encore plus mitigé. Certes, il reste une qualification au Mondial, aussi superbe que miraculeuse. Les Camerounais étaient en effet derniers de leur poule au moment de sa prise de fonction avec 1 point en 2 matchs joués mais ont remporté leur double confrontation contre le Gabon avant de battre le Togo. La victoire contre le Maroc scella le sort du Cameroun, finalement premier de son groupe. A raison, le monde crie au génie. Depuis, le tableau s’est noirci. Et, paradoxalement, il permet de comprendre pourquoi Domenech en fait son favori.
CAN terminée sur un goût d’inachevé Le Cameroun avait l’étoffe pour aller au bout. Mais à l’image de Samuel Eto’o, les Lions ont donné l’impression d’être frustrés, de ne pas aller au bout de leurs idées sur le terrain. Résultat, un quart de finale perdu contre l’Egypte à Benguela lors du remake de la finale de la dernière édition (1-3). Un pas en arrière considérable pour une nation qui vibre pour le ballon rond.
Choix tactiques discutables Le cas «184» est une épine qui rend Paul Le Guen boiteux. La presse camerounaise ne comprend toujours pas pourquoi le technicien français s’est entêté à faire confiance aux «vieux» Idriss Carlos Kameni (1), Geremi (8) et Rigobert Song (4) durant la CAN avant de donner leurs chances aux plus jeunes. PLG a demandé aux Camerounais de ne pas avoir la mémoire courte et de reconnaître que ces joueurs ont rendu d’énormes services à la nation camerounaise. Un peu le même problème qu’avait finalement connu Raymond Domenech à l’Euro, avec le cas Lilian Thuram. De plus, PLG a procédé à une large revue d’effectif à chaque match et n’a jamais vraiment expliquer l’absence de Sébastien Bassong, le recul de Benoît Assou Ekotto et l’échec des renforts de David N’Gog et Joël Matip.
Problèmes de communication Depuis sa prise de fonctions, Paul Le Guen ne fait pas l’unanimité dans sa communication. Froid, distant, quelque fois prétentieux, il n’a pas hésité à qualifier de «prétentieuse» l’ambition nationale à vouloir décrocher la CAN ! Le Guen a, depuis, adouci ses propos en comprenant l’attachement du peuple africain à sa sélection. Mais le coach passe son temps à assurer qu’il respecte les points de vue des journalistes, mais il dit qu’ils sont mal informés à son sujet et sur ses choix. Pour ne rien arranger, les hommes des médias ont reproché à PLG de subir des pressions des anciens joueurs et du Ministère des Sports et de l’Education physique.
Manque d’ambitions «Il y a six mois l’équipe du Cameroun était dernière de sa poule durant les éliminatoires couplées, aujourd’hui on me dit de faire mieux, j’ai parfois l’impression qu’on perd la raison au Cameroun». Voici le genre de phrases que PLG a été capable de lâcher depuis son arrivée au pays. Pour lui, la prestation des Lions à la CAN n’est pas un échec puisqu’elle lui a permis de mieux cerner son équipe. Désormais, il connaît toutes les données lui permettant de rajeunir l’équipe avant juin 2010. Le sélectionneur camerounais s’est dit heureux d’avoir mené les Lions jusqu’à ce stade de la compétition.
La suite, encore floue Un rassemblement d’environ 30 joueurs locaux est programmé en février. Cette rencontre, qui durera 5 jours, lui permettra de prospecter des talents locaux. En effet, l’autre reproche fait à Paul Le Guen par la population, c’est sa tendance à ne faire jouer que les professionnels. Il promet de mettre désormais nationaux et professionnels en concurrence de telle sorte que chaque catégorie puisse défendre sa place au sein de l’équipe.