Passé en conférence de presse après Mathieu Valbuena et Anthony Réveillère, Patrice Evra a détonné. Son discours, axé sur la mobilisation générale, a transpiré de détermination. Le défenseur de Manchester United est clair : les Bleus gagneront la Coupe du monde. Les critiques des supporters, est-ce dur à vivre ? Moi, ça ne me touche pas. On joue pour les gens qui croient en nous, pas pour ceux qui nous critiquent. Point. Ceux qui pensent qu’on va là-bas pour faire un safari ? Tant mieux pour eux, ils pensent ce qu’ils veulent. Je n’ai pas besoin d’eux pour me motiver. Porter le maillot de l’équipe de France me suffit. Moi je ne vais pas là-bas pour faire des photos ou dire que c’est joli. J’y vais pour une seule chose : gagner la Coupe du monde.
Une Coupe du monde, c’est quoi pour lui ? C’est l’extase. Vous allez peut-être rigolé mais dès la fin de mon championnat, je ne pensais qu’à ça. Je vous le dis : l’équipe de France va aller à la Coupe du monde et la gagner.
Quel est l’intérêt du stade à Tignes ? J’ai toujours pensé que les stages de pré-saison étaient importants dans n’importe quel groupe. Qu’on soit à Tignes ou ailleurs, cela importe peu. Même dans un trou perdu, ce n’est pas le problème, je serais venu. Le but de ce stage, c’est d’apprendre à se connaître les uns et les autres. Un mois, c’est court, il n’y aura pas de miracle. La montée au glacier, par exemple, je trouve que c’est important parce que cela servira à former l’équipe.
Y-a-t-il des clans en équipe de France ? Je dirai qu’il y a des individualités et qu’il est temps que ces individualités deviennent une équipe. Les egos existent tout le temps mais il faut les éliminer. Celui qui ramène ses problèmes d'ego s’écarte tout seul du groupe et n’a rien à faire à la Coupe du monde. Je ne dis pas qu’on doit tous être les meilleurs amis du monde mais on se doit de parler à tout le monde. Même à table. Il faut tirer de chacun l’énergie qu’il a en lui, sa volonté. Quand il y a des groupes, ça devient n’importe quoi. Il faut qu’on tire tous dans le même bateau.
Thierry Henry sera-t-il prêt à temps ? Je pars du principe que tu peux faire une grosse saison et faire un mauvais Mondial. L’inverse marche aussi. Un grand champion ne meurt jamais. Titi aura faim, je le sens important pour cette compétition. Il reste un grand compétiteur et va le démontrer, j’en suis convaincu.
Manque-t-il d’homme de poigne chez les Bleus ? Je ne sais pas mais je sais que moi, je suis un homme de vestiaire. C’est mon caractère. Je sais secouer quand il le faut. Je suis à fond ici. Là, je ne me vois pas siroter un cocktail à Copa Cabana par exemple. Je suis heureux d’être là car c’est le point de départ de la Coupe du monde.
Ne pas connaître la défense, c’est un problème ? On ne parle que de ça et j’en ai marre. Oui, ce serait bien qu’on sache qui composera la défense. Concernant William Gallas, il n’envisage pas une seule seconde de ne pas aller au Mondial. S’il voit un petit risque, il le dira de lui-même. Personnellement, je me fous de qui sera en défense centrale. Ce qui compte, c’est qu’on doit se sentir rassuré avec ces deux gars, mais je n’ai pas de préférence. Je sais juste que ces deux-là doivent se connaître parfaitement, ils doivent être des jumeaux. On ne va pas non plus leur demander de dormir dans la même chambre mais bon…
Quelle est son opinion sur Laurent Blanc ? Je pense que c’est un manque de respect de parler de ça maintenant. C’est même de l’incompétence. C’est même un manque de respect pour la Coupe du monde ! Tant qu’à faire, autant parler du futur cuistot, du magasinier ou du masseur....