Euro 2012 : la recette pour battre lEspagne
La rédaction

L’Espagne fait peur. Comment la battre ? En jouant comme eux ? En refusant le jeu ? Slaven Bilic, qui vient d’affronter la Roja avec la Croatie, donne quelques conseils à Laurent Blanc.

« L’Espagne a eu un match difficile contre la Croatie. On peut s’attendre à une équipe qui voudra avoir le ballon mais il faudra arriver à la contrer et lui poser des problèmes. La Croatie nous a montré ce qu’il faudra faire ». En conférence de presse pour évoquer le prochain quart de finale contre les champions du monde et d’Europe espagnols, Laurent Blanc s’appuie sur l’exemple des Croates, passés tout près d’éliminer la Roja lors du dernier match de poule. Pour s’excuser du 8 juillet 1998, ou pas, Slaven Bilic, qui n’est plus sélectionneur de la Croatie depuis la fin du premier tour, livre son analyse tactique dans les colonnes de L’Equipe. Les Bleus pourraient s’en inspirer. Le premier conseil de Bilic est clair. L’équipe de France ne doit pas avoir pour but de presser haut l’Espagne, et de tenter d’intercepter les premières relances. Certains ont essayé mais se cassent toujours les dents sur la technique des défenseurs ibériques. Le Croate s’explique : « Il faut abandonner l’idée que tu vas pouvoir aller les chercher aux quatre coins du terrain. L’idée, c’est de faire opposition, ne pas forcément chercher l’interception mais plutôt ralentir l’élaboration de leur attaque, leur rendre difficile la circulation du ballon pour les pousser à l’erreur. L’obsession, c’est de rester très compact, et très concentré, surtout en défense ».

« Leurs deux joueurs les plus importants sont Xavi et Busquets » Deuxième ingrédient pour réussir l’exploit, la malléabilité. Les Bleus ne doivent surtout pas s’enfermer dans un schéma. Les Espagnols permutent beaucoup, leurs défenseurs apportent le surnombre et il faut donc être en mesure de répondre à ce perpétuel mouvement. Bilic, toujours lui : « Nous avons surtout joué en 4-5-1, voire en 4-6-0 ou en 5-5 quand ils se sont installés devant notre but et que nous devions fermer. Leurs deux joueurs les plus importants sont Xavi et Busquets. Ils forment la base. Mais les deux plus dangereux quand le ballon a passé le milieu sont Iniesta et Silva. Ils multiplient les appels, sèment le désordre. Quand le ballon leur parvient, il y a danger. Parce qu’ils sont capables de tout dans un espace très réduit ». Ce soir, les Tricolores vont beaucoup défendre. Mais doivent aussi garder l’ambition de marquer, les rares fois où les Espagnols voudront bien lâcher le cuir. Et là encore, le technicien croate a une petite idée pour les Français : « Ce qu'ils vont pouvoir faire et que nous n’avons pas pu faire à la récupération, c’est d’utiliser les sprinteurs sur les côtés. Ribéry et Ménez ont une vitesse qui leur permet de faire la différence sur soixante mètres. Moi, je n’avais pas ces joueurs-là, capables de défendre bas puis de se projeter sur une telle distance ».

Merci pour les conseils, Slaven. Pas sûr, néanmoins, que Blanc te pardonne...