Quelques semaines après avoir retrouvé le chemin des filets sous le maillot bleu, Karim Benzema revient sur sa période de mutisme dans les colonnes du Parisien.
À la veille du match aller face à l’Ukraine, la tendance n’est pas vraiment en faveur de Karim Benzema : Olivier Giroud devrait débuter en pointe. Mais après 1222 minutes sans marquer le moindre but avec le maillot bleu, Karim Benzema est dans un tout autre état d’esprit avant d’attaquer les barrages. Il n’a pourtant pas oublié tout ce qu’il a subi pendant cette longue période compliquée.
« ÇA DEVIENT PESANT »
« C’est la période la plus dure de ma carrière. Quand on évolue au plus haut niveau, il ne faut pas craquer, ne jamais douter et toujours croire en soi. Tous les jours, on parlait de moi. Il ne marque pas, il ne marque pas, il ne marque pas... Et quand un autre marquait, on en profitait pour rappeler que je ne marquais pas. Au bout d’un moment, c’est bon, ça va, ça devient pesant. J’avais l’impression que, même si j’étais bon sur le terrain, cela ne servait à rien. Mon père, tant que je fais la une des journaux, en bien ou en mal, il est content ! (Rires) Je plaisante. »
« JE SAVAIS QUE J’ALLAIS REMARQUER »
S’il en rigole désormais, Karim Benzema n’oublie pas que sa famille a été concernée par ses performances et les critiques : « Ma famille a été touchée. Beaucoup. Mes frères et sœurs surtout. Je savais que tant que je ne marquerais pas, j’en prendrais plein la gueule. Après, je savais aussi que j’allais remarquer. (Il se marre). Tu imagines le gars qui reste six ans sans inscrire un but ? Et quand il a un penalty, il le loupe (rires) ! »