Alou Diarra devait être remplaçant à l'Euro. Mais avec la blessure de M’Vila, le Marseillais était titulaire face à l’Angleterre. Le Rennais, de nouveau sur pieds, pourrait envoyer Diarra en tribune. Une petite injustice…
La pré-liste de Laurent Blanc contenait deux grandes interrogations : les présences conjuguées de Yoann Gourcuff et d’Alou Diarra. Le Lyonnais n’avait pas joué de l’année et le Marseillais, bien utilisé par Deschamps, restait sur une saison bien difficile, sur le plan collectif et individuel. Yoyo a giclé, Alou est resté. Et des voix se sont élevées face à cette préférence bordelaise. Et si Mavuba, Capoue et même d’autres n’étaient pas intrinsèquement meilleurs que la sentinelle marseillaise ? Blanc a balayé ses arguments, préférant prôner l’équilibre du groupe. Car c’est là le premier apport de Diarra dans cette équipe de France. Déjà présent en 2006, quand notre bon vieux Zizou régalait encore, le numéro dix-huit des Bleus possède une petite expérience sur la scène internationale. Quand certains de ses coéquipiers présents pour l’Euro ukraino-polonais découvrent le plus haut niveau. Comme le rival à son poste, et titulaire habituel de Laurent Blanc, le Rennais Yann M’Vila.
« Alou Diarra est un compétiteur né » Mais dès les premières minutes du match de préparation face à la Serbie, M’Vila se blesse sur un tacle appuyé. Le gamin pense à son premier Euro, et pleure sur le banc. Finalement, le milieu défensif ne souffre que d’une entorse à la cheville. Il pourra participer à l’Euro, mais manquera la première rencontre face à l’Angleterre. Alou Diarra, que l’on espérait convaincant pour s’assurer la bonne marche du groupe, doit enfiler ses crampons et se poster en sentinelle. La France du foot, qui a vu le longiligne milieu de terrain se traîner toute l’année à Marseille, tremble. Laurent Blanc, lui, a confiance : « Alou Diarra est un compétiteur né, nous savons où l’on va avec lui. Il a fait une saison moyenne dans le contexte marseillais mais il est toujours là quand on a besoin de lui ». Le Président ne se trompe pas. D’abord fautif sur le premier but, le trentenaire retrouve ses guiboles girondines. Avec de l’impact dans ses interventions et de la qualité dans ses transmissions, Alou épate son monde. La lenteur qui lui collait à la peau sous le maillot phocéen semble évaporée. Diarra est redevenu Diarra.
M’Vila, Diarra, le débat Au point qu’aujourd’hui, la question se pose : M’Vila, tout juste de retour, doit-il prendre la place de Diarra dans l’entrejeu ? Laurent Blanc, lui-même, hésite. S’il sait que footballistiquement, le plus jeune des deux a une longueur d’avance, il n’oublie pas non plus les leçons tirées de la première rencontre, lors de laquelle les moins expérimentés sont apparus très timorés. En titularisant le Marseillais, le sélectionneur tricolore limite les risques de tremblote dans les rangs de sa formation. A quelques heures du coup d’envoi, trois options sont envisagées. La première, qui prévoit d’aligner les deux, est bien trop défensive. Les deux autres titularisent à tour de rôle Diarra et M’Vila en soutien de Yohan Cabaye. Mais en se privant d'Alou, Blanc pourrait fissurer la confiance qui régnait entre lui et l’ancien Bordelais. Et il ne sera peut-être pas là, la prochaine fois que l’équipe de France aura besoin de lui…