EDF : le gel des primes, une sanction inéquitable ?
La rédaction

Ils devaient toucher chacun 100 000 euros de primes, ils ne recevront, dans un premier temps, rien du tout. La FFF a décidé de geler les primes des Bleus pour leurs performances à l’Euro. Cette sanction provisoire, qui concerne tout l’effectif, est-elle vraiment équitable ?

C’est la première mesure post-Euro prise par la FFF. Noël Le Graët a annoncé mardi, à l’issue d’un comité exécutif, le gel de toutes les primes qui devaient initialement être reversées aux Bleus pour leurs performances à l'Euro, soit une somme de 100 000 euros chacun. « Personne ne verra cet argent dans les prochaines semaines. C'est bloqué et ce sera peut-être débloqué au fil du temps, ou peut-être pas, a précisé le président de la 3F. Geler ne veut pas dire ne pas donner. Punir et donner des amendes, ce n'est pas ma sensibilité. Je le fais parce que cela me semble logique. » Pourquoi cette décision ? Pour sanctionner les comportements de Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez et Yann M’Vila, qui sont, par ailleurs, convoqués devant la commission de discipline de la FFF.

Hidalgo : « Une équipe, c’est une équipe »
Elle soulève toutefois plusieurs questions. Cette décision, loin d’être irrévocable, est-elle vraiment équitable ? Est-ce normal que 19 joueurs pâtissent des agissements incongrus de quatre autres ? Pourquoi Hugo Lloris, Yohan Cabaye, Alou Diarra ou encore Franck Ribéry, pour ne citer qu’eux, irréprochables en Ukraine, tant sur le terrain qu’en dehors, devraient être privés de leur prime ? « Une équipe, c’est une équipe. Il faut une unité, aussi quand il y a des sanctions, juge l’ancien sélectionneur des Bleus, Michel Hidalgo, joint au téléphone. C’est difficile à accepter, mais c’est comme ça. La « Fédé » a certainement voulu dire que c’était une équipe et que tout le monde était responsable. C’est une mesure collective. Ils ne sont pas tous coupables, mais ils ont voulu mettre tout le monde à égalité. Mais l’argent, c’est secondaire. Je ne sais pas si c’est normal, mais ce n’est pas le plus grave. L’image qu’ils ont dégagé, c’est ça le plus grave. L’argent, ils en gagnent assez pour vivre. »

19 joueurs lésés
L’argument est recevable et compréhensible. Mais les 19 joueurs lésés ne l’ont-ils pas mérité ? Ne peuvent-ils pas faire valoir leur droit comme n’importe quel salarié ? Contrairement à 2010, à Knysna, où les 23 joueurs avaient participé à la grève de l’entraînement et à l’affaire du bus, même un peu forcés, là, ce ne sont que quatre joueurs qui ont agi de manière déviante. Et non tout l’effectif. Les autres n’ont rien à se reprocher. Qu’ils les méritent ou non, les primes ont été définies avant la compétition. Il n’y a pas de raison qu’ils ne les touchent pas. Il y a de grandes chances, toutefois, l’effet populaire passé, que la FFF les dégèle dans les prochaines semaines. Ce sera aux joueurs, alors, de voir ce qu’ils comptent en faire : les garder ou les distribuer à leurs clubs formateurs et aux membres du staff, comme Samir Nasri l’a proposé dans l’avion du retour. Comme il y a deux ans, il est fort probable que la FFF les pousse à cette deuxième solution. « Pour les quatre joueurs convoqués, ce ne serait plus une sanction, mais un acte de générosité », note Hidalgo. Ce serait, sans doute, la meilleure solution…