Visage du cyclisme féminin en France, Marion Rousse a réussi à porter la discipline à un niveau jamais connu. Et pourtant, ce n'était pas gagné. La patronne du Tour de France féminin raconte la façon dont elle a galéré lors de ses débuts dans sa carrière de cycliste. Heureusement, les mentalités ont évolué.

En France, Marion Rousse est une pionnière du cyclisme féminin. Ancienne coureuse et désormais consultante pour France Télévisions, et surtout patronne du Tour de France Femmes, la plus grande course féminine qui a permis à ce sport de se développer en bénéficiant d'une exposition inédite. Et pourtant, c'était loin d'être gagné. Marion Rousse raconte en effet qu'à ses débuts, c'était très difficile d'être pris au sérieux pour une femme qui voulait faire du cyclisme son métier.
La fin d'une belle histoire pour Marion Rousse... Découvrez les coulisses de sa séparation avec Julian Alaphilippe. 💔
— le10sport (@le10sport) January 16, 2025
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«C’était une catastrophe»
« Quand je faisais des compétitions, mes parents ne trouvaient même pas le résultat, même sur Internet. On était des anonymes complets et on avait l’impression de ne pas avoir de statut social. Les gens souvent quand tu les rencontres, demandent : tu fais quoi dans la vie ? Je suis cycliste. Ouais mais tu fais quoi dans la vie ? C’est quoi ton métier ? Et puis la question aussi qui me revenait souvent c’est "si tu es cycliste, alors tu fais le Tour de France". Mais, non, il n’existait pas. C’est vrai qu’à mon époque c’était une catastrophe », lâche-t-elle dans une interview accordée à Paris-Match, avant d'évoquer l'évolution du cyclisme féminin, bien plus développé aujourd'hui.
«Ça n’a plus rien à voir»
« Déjà, il y a un salaire minimum qui a été instauré par l’UCI et ça c’était primordial. Toutes les filles au niveau World Tour sont rémunérées, ce qui veut dire que le niveau est beaucoup plus homogène, donc les courses sont plus intéressantes à regarder car il y a du suspense. Avant il y avait en gros 10 filles qui étaient rémunérées, c’était tout le temps les mêmes qui gagnaient, les autres il fallait qu’on aille travailler, on n’avait pas le niveau. Ça, c’était notre quotidien. Il nous fallait cette course de référence qui a permis à des investisseurs de mettre de l’argent dans le cyclisme féminin pour qu’il y ait un écosystème qui fonctionne. Ça n’a plus rien à voir. Il y a encore beaucoup de choses à faire parce qu’il faut pérenniser tout ça. Il ne faut pas que ce soit un coup d’éclat mais ça a été quand même très vite », ajoute Marion Rousse.