Tour de France : Secteurs pavés, les 5 moments marquants de l’histoire du Tour
Alexandre Higounet

Même s’il les a empruntés avec une relative parcimonie dans l’histoire, les secteurs pavés ont toujours mis une énorme pagaille dans le Tour de France. Parfois avec juste deux secteurs, parfois avec l’équivalent d’un Paris-Roubaix au programme ! A chaque fois, c’est en tout cas la garantie d’un véritable chantier !

1979

En 1979, un grand nombre de secteurs pavés étaient au programme de cette 9ème étape entre Amiens et Roubaix (201 kilomètres). L’étape, qui marquera l’histoire, a été l’objet d’un combat sans merci, une crevaison de Bernard Hinault sur un secteur déclenchant une énorme bagarre entre certains prétendants à la victoire finale, dont Joop Zoetemelk, et une partie de l’équipe Renault-Gitane autour du champion français. Les derniers à plus de 40 minutes Au final, Hinault perdra plus de 3 minutes 30 sur Zoetemelk, qui endosse le maillot jaune ce jour-là. Toute l’histoire de ce Tour de France 1979 sera celle d’une grande remontée d’Hinault, qui récupérera le maillot jaune lors de la traversée de Alpes, lors de l’étape de Morzine. Pour donner une idée de l’intensité des débats lors de cette étape des pavés, les deniers finiront à plus de 40 minutes, et certains leaders, comme Joaquim Agostinho ou Raymond Martin, perdirent 15 minutes.

1980

Rebelote l’année suivante, avec une nouvelle grosse étape des pavés, les organisateurs du Tour de France privilégiant à l’époque une étape en mode Paris-Roubaix à chaque édition. Une nouvelle fois, un combat dantesque se déroule tout au long du parcours de cette 5ème étape entre Liège et Lille, d’autant que cette fois, la pluie est de la partie. Cette fois, c’est Bernard Hinault qui prend sa revanche sur son rival Joop Zoetemelk, le champion français remportant l’étape au sprint devant son compagnon d’échappée, Hennie Kuiper, laissant Zoetemelk à 2’11’’. Ironie de l’histoire, alors qu’en 1979, c’est Bernard Hinault qui remporta le Tour au final après avoir laissé des plumes dans les pavés, Joop Zoetemelk remportera lui le Tour de 1980 malgré son débours dans l’étape des pavés. Hinault abandonne en effet ce Tour 1980 à Pau, au soir de la 12ème étape et à la veille des Pyrénées, du fait d’une vilaine tendinite au genou.

2004

Après de longues années de mise à l’écart par l’organisation du Tour de France, les pavés reviennent à l’occasion du Tour 2004, lors de la troisième étape entre Waterloo et Wasquehal (210 km). Et encore, par la petite porte puisque seuls trois secteurs sont au programme, en fait 2 véritables secteurs, le premier étant plus un mont flandrien en début de parcours. Deux secteurs suffisent à mettre le feu Malgré tout, cela suffira à créer une réelle sélection, qui éliminera l’un des prétendants à la victoire finale, l’Espagnol Iban Mayo, qui concèdera quasiment 4 minutes à l’arrivée à Wasquehal.

2010

Nouvel épisode pavé en 2010, à l’occasion de la troisième étape entre Hanze et Arenberg, avec 7 secteurs au programme dans le final. Pour là aussi un véritable essorage parmi les prétendants à la victoire finale. Essorage parmi les leaders Franck Schleck, qui était pourtant dans la forme de sa vie, a dû abandonner sur chute. Damiano Cunego perdit 17 minutes, Christophe Moreau quasiment 7 minutes, ou encore Carlos Sastre 2 minutes 30. Alberto Contador, lui, laissa un peu de plus de 1 minute dans la bagarre sur les tous premiers, parmi lesquels Andy Schleck et Cadel Evans.

2014

Comme en 2010, 7 secteurs pavés attendent les coureurs lors de la cinquième étape entre Ypres et Arenberg, mais avec cette fois un kilométrage supérieur. La course se déroule en revanche sous une météo exécrable. Rapidement l’étape se transforme en vrai chantier et marque un premier virage décisif pour le classement final : Christopher Froome, le tenant du titre, doit quitter la course sur chute. Outre Froome, le bilan est très lourd : Franck Schleck perd plus de 8 minutes sur le grand « gagnant » du jour, Vincenzo Nibali, Jean-Christophe Péraud quasiment 3’30’’, Alberto Contador 2’30’’, Alejandro Valverde, Romain Bardet, Thibaut Pinot et Tom Dumoulin plus de 2 minutes…

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