Open d'Australie 2008 : Le jour où Tsonga a touché du doigt l'incroyable
Alexis Poch -
Journaliste
Titulaire d'un Master en journalisme sportif, je suis tombé amoureux du tennis dès l'enfance et j'ai toujours aimé lire les belles histoires de ce sport. Aujourd'hui, je souhaite les raconter, profiter de ma passion à fond et être au plus proche des as du circuit.

Ancien numéro 1 français, Jo-Wilfried Tsonga a pris sa retraite à l'issue de l'édition 2022 de Roland-Garros. Le Manceau a brillé pendant près de 20 ans sur les plus grands courts du monde et il est considéré par certains comme le meilleur joueur français de l'ère Open, juste derrière Yannick Noah. En effet, il lui manque seulement un titre en Grand Chelem pour qu'il n'y ait plus de discussion possible, un exploit qu'il n'était pas si loin de réaliser en 2008, à l'Open d'Australie, dans une ère totalement dominée par le Big 3.

Ancien numéro 5 mondial, Jo-Wilfried Tsonga est assurément le joueur français qui a le plus marqué les esprits dans l'histoire récente. Vainqueur à Bercy et à Toronto, le Manceau a connu des grands résultats partout, à commencer par sa seule finale en Grand Chelem : une défaite face à Novak Djokovic en 2008. C'était finalement l'occasion ou jamais pour lui et pour le tennis français de mettre fin à des années de disette dans le tennis masculin, un vide qui peine à se combler.

Une révélation

Professionnel en 2004, Jo-Wilfried Tsonga a connu des débuts timides sur le grand circuit, notamment à cause de blessures. Le Français doit attendre 2007 pour connaître des progrès significatifs et intégrer le top 50, gagnant ainsi la récompense de la révélation de l'année par l'ATP. L'année suivante, il ne tarde pas à confirmer : il dispute sa première finale sur le circuit ATP à l'occasion de l'Open d'Australie, au terme d'un parcours sensationnel où il manquait quelque chose pour soulever le trophée. Premier Français en finale d'un Grand Chelem depuis Arnaud Clément sept ans auparavant à Melbourne, il s'incline face à Novak Djokovic pour le premier titre majeur du Serbe dans sa carrière.

Un parcours incroyable

En réussissant à éliminer le numéro 9 mondial Andy Murray dès le premier tour, Jo-Wilfried Tsonga avait parfaitement lancé les hostilités. Ce dernier poursuit sa route en éliminant Richard Gasquet en huitièmes de finale, autre membre du top 10, avant de complètement dominer Mikhail Youzhny en quarts, se qualifiant ainsi pour sa première demi-finale en Grand Chelem. Complétant le dernier carré composé du Big 3, il doit affronter Rafael Nadal et la tâche semble bien compliquée. Pourtant ce jour-là, le Manceau est comme traversé par un élan extraordinaire et saoule de coups le Majorquin, qui n'avait aucune solution. Il inflige l'une des défaites les plus sèches en Grand Chelem à Nadal (6/2 6/3 6/2), notamment grâce à sa puissance dévastatrice en coup droit. 38ème mondial avant le tournoi, il restait tout de même la marche la plus difficile...

La dernière occasion

Dans l'autre demi-finale, Roger Federer, numéro 1 mondial depuis 4 ans, part favori contre Novak Djokovic, qui avait été battu quelques mois plus tôt en finale de l'US Open par le même adversaire. Mais le Serbe crée la surprise et s'offre le Maestro en trois sets et part défier un Tsonga novice dans ce domaine. Pour ce dernier, l'occasion est belle : il n'aura pas à affronter le maître des lieux et le patron du circuit. Malheureusement, il est dominé en 4 sets malgré le gain de la première manche et des occasions de faire la différence dans la quatrième. Tsonga laisse filer le Serbe vers son premier titre en Grand Chelem sans savoir qu'il venait de louper sa seule occasion de faire de même. Le tennis français attend toujours un successeur à Yannick Noah.

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