Héroïque à Roland-Garros, maudit à Bercy... L'incroyable malédiction de Nadal à Paris
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Habitué à briller du côté de la Porte d’Auteuil à Roland-Garros, Rafael Nadal est beaucoup moins en réussite à Bercy. Mercredi soir, l’Espagnol s’est incliné lors de son entrée en lice au Masters de Paris contre l’Américain Tommy Paul en trois sets : 3-6, 7-6 (7/4), 6-1. Un échec supplémentaire pour lui à l’Accor Arena.

Chaque année, Rafael Nadal est attendu tel un messie dans la capitale française. L’Espagnol est désormais à domicile lorsqu’il pose ses valises près de la Porte d’Auteuil pour Roland-Garros, son tournoi de prédilection. Avec 14 titre au compteur, il est logiquement considéré comme un roi à Paris, mais le bilan est beaucoup plus contrasté à quelques kilomètres de là, à l’Accor Arena, et cela s’est encore confirmé mercredi soir. Pour son entrée en lice au Rolex Paris Masters, Rafael Nadal affrontait Tommy Paul, 31e mondial, et il pensait avoir fait le plus dur en décrochant le premier set, mais l’Américain a résisté avant de prendre le dessus, accédant au tour suivant en trois sets (3-6, 7-6 [4], 6-1). A Paris, le rêve se transforme généralement en cauchemar pour Rafael Nadal entre mai et novembre.

L’incroyable série de forfaits de Nadal à Bercy

S’il ne déçoit pas et impressionne par sa régularité sur la terre battue parisienne avant l’été, Rafael Nadal connaît néanmoins des automnes agités dans la capitale. Le Rolex Paris Masters est l’un des seuls grands tournois qui manque au palmarès de l’Espagnol, et ce malgré 18 qualifications avant l’édition 2022. La faute principalement à son physique, alors que le Masters 1000 de Paris-Bercy est programmé en fin de saison, ce qui l'a obligé à déclarer forfait à 10 reprises, dont 3 fois pendant le tournoi ou juste avant.

Blessé au pied gauche en 2021, aux abdominaux en 2019, touché au genou droit en 2017, au poignet droit en 2016, ou encore au dos en 2014, le Taureau de Manacor a connu toutes les mésaventures possibles en vue de sa participation au tournoi parisien en dur indoor. « On sait à quel point sa manière de jouer est exigeante, et la saison ATP est très dense, surtout le cœur de saison, des tournois sur terre battue jusqu’à l’US Open. Alors, pour des joueurs comme Rafael Nadal qui vont quasiment au bout à chaque foi… (…) C’est un défi pour lui de gagner ici », analysait pour Le Parisien Arnaud Clément avant la nouvelle contre-performance de l’Espagnol ce mercredi pour sa 9e participation.

Djokovic, Zverev, Wawrinka… Ils ont mis fin à l’autre objectif parisien de Nadal

Un défi que le Majorquin, habitué aux exploits, ne remplira donc pas cette année, mais celui-ci a tout de même connu une première dont il se serait bien passé. Avec un bilan de 22 victoires pour 5 défaites depuis sa première apparition en 2005 avant son entrée en lice contre Tommy Paul, le joueur de 36 ans avait jusqu’à maintenant toujours rejoint au minimum les quarts de finale. Défait en finale par David Nalbandian (2007), en demi-finale par Novak Djokovic (2009), David Ferrer (2013) et Alexander Zverev (2020) et en quart de finale par Stan Wawrinka (2015), Rafael Nadal compte un nouveau bourreau à Bercy en la personne de Tommy Paul, la faute notamment à la surface dure sur laquelle il n’est pas forcément à l’aise, mais également à la configuration de l’ex Palais omnisports de Paris-Bercy.

« C’est un autre paramètre qui peut être assez étonnant à entendre. Le court est très bien éclairé, mais le public est totalement dans le noir, expliquait Stéphane Houdet, triple médaillé d’or paralympique en tennis-fauteuil interrogé par Le ParisienAvec les années qui passent, je suis gêné avec ces conditions lumineuses. Avec tout ce que le jeu de Rafa lui demande, un petit retard sur la vision de la balle peut avoir de grosses conséquences… » La malédiction est donc toujours en cours pour l’actuel numéro 2 mondial. 

Articles liés