Fabien Galthié et le «challenge» du XV de France face aux All Blacks
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

La pression monte à J-2 du coup d’envoi de la Coupe du monde. Mais chez les Bleus, malgré l’échéance et la pression médiatique et populaire, le groupe semble détendu. A l’image de Fabien Galthié, toujours aussi philosophique dans ses prises de paroles.

Les Bleus affrontent les All Blacks ce vendredi avec tout ce qu’il faut de crainte et de respect envers un adversaire de ce calibre. Aucun sentiment de supériorité n’anime les Bleus à quelques heures de croiser le fer avec l’une des meilleures équipes du monde, jusque-là invaincue en phase de poule d’une Coupe du monde. C’est ce que laisse transpirer ce groupe France dans son état d’esprit et ses prises de positions devant la presse. Tous s’attendent à un combat acharné et un match difficile. Et tous se sentent « investit d’une mission », comme le précise le capitaine Antoine Dupont : « On a tous cette responsabilité-là aujourd’hui de faire quelque chose de grand pour cette Coupe du monde, ajoute le demi-de-mêlée de l’équipe de France. Je suis le capitaine de cette équipe. Je suis peut-être un peu plus mis en avant que les autres, mais je pense qu’on a tous cette volonté féroce de s’inscrire dans le palmarès de cette compétition. Il y a une certaine pression parce qu’on est attendu, parce qu’on a développé un espoir chez les gens depuis quatre saisons avec les résultats qu’on a eu. Mais je pense que la pression est moins élevée que la motivation et l’exigence et la mission que l’on se fixe ».

« Il y a une force invisible »

Comme souvent avec cette génération, la pression glisse sur eux. Elle n'envahit pas leur quotidien. Pour Fabien Galthié, le match face aux All Blacks servira de révélateur sur la capacité de son équipe. « Ils vont nous challenger dans tous les domaines, annonce le sélectionneur. Ce match est un challenge dans tous les domaines de performance autour du rugby : sur la performance individuelle, sur la performance collective, sur la stratégie, et sur la performance émotionnelle. Et puis cette donnée qu’on perçoit peut-être un peu moins, mais qui est une composante essentielle à la performance, c’est la relation entre les joueurs, l’affect entre les joueurs, l’amour entre les joueurs, l’envie de ne pas se lâcher, l’envie d’assurer l’intérieur de l’autre, d’être le premier soutien de son partenaire. Il y a une force invisible qui naît dans ses moments-là et qui s’affirme, qu’on a essayé de construire et qu’on va aussi passer au révélateur. Une équipe qui s’aime très fort, une équipe qui désire très fort le même objectif, engagée dans la même direction. Et ça, c’est quelque chose parfois d’irrationnel, mais que l’on va voir vendredi ».

« Nous sommes légers »

« Lorsqu’on a débuté il y a quatre ans, on a fixé des règles assez simples, qui ont une forme de vision et de sens, c’est de rassembler, fédérer et partager avec le rugby français et nos supporters, explique Fabien Galthié. Et puis petit à petit, on a senti monter au cours du temps une sorte de puissance, de soutien du public qui s’identifie à cette équipe et à ce qu’elle dégageait. Et ça fait quatre ans que cela se passe comme ça, dans les moments faciles, comme dans les moments difficiles. Notre mode de fonctionnement, en interne, il est simplement de jouer. Nous, on est tellement heureux de jouer, de vivre l’instant présent avec plaisir, et de s’aimer très fort. On ne porte pas le poids, ni le sac à dos d’éléments qui pourraient nous alourdir. Nous sommes légers, très légers, et très heureux de jouer à ce jeu ».

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