MHR-CO, le remake en bois
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Le Top 14 reprend ses droits ce week-end avec encore de magnifiques affiches comme Racing/UBB, La Rochelle/Bayonne ou Toulouse/LOU. Et aussi le remake de la dernière finale du Top 14 : Montpellier/Castres. Un choc qui a très vite perdu de son éclat.

Habituellement, à la veille de la confrontation entre le tenant du titre et son dauphin, le championnat est en ébullition, les médias se déchaînent, le public est en tension, et Canal+ programme le match dans sa case « prime » du dimanche soir sous les yeux de Marc Liévremont et Eric Bayle. Mais cette année, le remake de la dernière finale du Top 14 n’émeut personne. Montpellier reçoit Castres dans une indifférence générale. Le match est programmé à 17h00 samedi, dans la case « multiplex », comme n’importe quelle autre affiche qui concerne principalement les équipes dédiées au maintien. Car c’est de cela qu’il s’agit cette année pour le Castres Olympique. Le dernier finaliste, vainqueur du Bouclier en 2018, se bat à proximité de la zone rouge pour éviter une relégation. Alors que Montpellier, à peine un peu plus haut au classement, peine à intégrer le top 6 synonyme de phase finale. Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Surtout pour ces deux clubs qui brillent surtout par leur inconstance.

Montpellier encore dans la course

Paradoxe de cette analyse, Montpellier a encore toutes ses chances de conserver son Bouclier. Et sera à coup sûr un très bel outsider si jamais l’équipe de Philippe Saint-André est au rendez-vous des phases finales. D’abord parce que mathématiquement, tout est encore possible. A cinq journées de la fin du championnat, le MHR n’a que 4 points de retard sur la 6ème place, et se présente à l’entrée de la dernière ligne droite avec le calendrier le plus abordable. Les coéquipiers d’Anthony Bouthier reçoivent trois fois (Castres, Brive et La Rochelle) et se déplacent deux fois (à Bayonne et à Pau). Mais aussi parce que le MHR va mieux. Pour preuve la prestation de l’équipe à Exeter en huitième de finale de Champions Cup. Une défaite en prolongation, avec les honneurs, qui donne beaucoup de confiance au groupe héraultais pour le sprint final. Et même en championnat, le MHR reste sur 2 victoires en Top 14. Dans l’élan donc pour un final en trombe.

Une saison de transition pour le CO

Castres n’a plus le mordant de la saison dernière. Celle-ci fut historique puisque le CO avait terminé la phase de championnat en tête avant de faire tomber le Stade Toulousain en demi-finale. Mais cette année, les grandes performances sont rares. Certes les Castrais sont difficilement prenables à Pierre-Fabre – même si La Rochelle a mis un terme en février à une série de 29 matchs sans défaite à domicile pour le CO – mais le Castres Olympique ne sait plus voyager. Aucune victoire à l’extérieur cette saison. Un comble pour le vice-champion de France qui s’était imposé cinq fois à l’extérieur la saison dernière, avec notamment des succès probants à Clermont et à Toulon. Le changement de manager à la fin de l’hiver n’a pas encore eu l’effet attendu. Jérémy Davidson a pris la place de Pierre-Henry Broncan, mais le CO n’a toujours que 5 points d’avance sur le 13ème. Et les Castrais devront se déplacer trois fois sur les cinq prochains matchs. Le maintien n’est pas encore assuré. Il passera peut-être pour une première victoire à l’extérieur. Sinon, la dernière journée fera office de pré-barrage puisque Castres recevra Perpignan à Pierre-Fabre.

Articles liés