Trop vite trop haut trop fort
La rédaction

A peine les Jeux Olympiques sont ouverts que ceux-ci sont placés sous le signe de la polémique. Impact environnemental, budget qui grimpe, morale oubliée, pour finir avec un drame. On a connu meilleur début.

Vive le vert ! Les JO de Vancouver portent très bien leur nom. Tant et si bien que l'on était parti pour parler de Vancou«vert». Bus à l’hydrogène, toilettes utilisant l’eau de pluie, toits recouverts d’herbe. Tout était fait pour que les JO de 2010 soient les JO écolos. Oui, mais l'approche de l'événement et l'urgence de certains projets a conduit à quelques entorses. Enneigement artificiel des pistes, utilisation massive de camions et hélicoptères. Les associations environnementales, qui jusqu'ici applaudissaient, dénoncent désormais. Premier raté. L'addition grimpe Et tout cela a un coût. Le budget initial des Jeux aurait en effet grimpé de moitié pour au final atteindre la somme de 2 milliards d'euros. Au sein de ce budget, un tiers a été consacré à la sécurité (612 millions d’euros). Le tout pour un objectif pas vraiment moral. Le but: montrer que Vancouver est la ville « parfaite ». Au credo écolo ne se sont pas vraiment greffés les facteurs sociaux. 6000 policiers. Autant de militaires. Et surtout les SDF de la ville mis à la porte. Une ville parfaite sans danger. Beaucoup d'apparats au final. Au moment de payer les impots, les habitants de Vancouver risquent de trinquer. Deuxième raté. Le couac de la luge Nodar Kumaritashvili a, très malheureusement, mis en lumière une autre dérive de ces JO. Le spectacle, quel qu'en soit le prix. Quand il s'agit de faire marcher les canons à neige pour maintenir les épreuves, cela n'est pas bien méchant. Mais quand on crée la piste de luge et de bobsleigh la plus rapide et la plus exigeante, selon l'aveu de beaucoup d'observateurs, pour faire encore plus fort, on s'expose au danger. Le lugeur géorgien en a payé le prix maximal. Troisième raté. Sans aucun doute le plus grave.