Fin de la première semaine à Londres. Si les épreuves olympiques s’enchaînent, l’heure est au premier bilan. Quels athlètes ont crevé l’écran ? Qui s’en est retourné la queue entre les jambes ? Décryptage.
Les flops : L’escrime française au niveau zéro Avec 115 médailles depuis le début des jeux modernes et une porte-drapeau issue de la discipline, les « tireurs » tricolores devaient encore une fois assurer leur exposition médiatique quadriennale, en rapportant des breloques olympiques. Hélas, si projecteurs il y a, ils sont braqués pour d’autres raisons. Zéro médaille, des interrogations sur l’organisation fédérale et surtout des luttes intestines qui semblent poindre chaque jour un peu plus. Un président de fédération attaqué à quelques mois des élections, des escrimeurs qui pointent le manque de combativité générale, et les spécialistes de cette discipline, Jean-François Lamour en tête, qui critiquent le manque de moyens, d’ouverture à l’étranger et le conservatisme de la DTN. Pour une fois, l’escrime ne sera sans doute pas dérangée de retourner dans l’ombre afin de briller à nouveau à Rio.
Petits arrangements entre amis britanniques : Entre les rameurs du deux de couple qui s’arrêtent après 100 mètres pour demander un nouveau départ, et la chute délibérée (et assumée) du cycliste sur piste afin d’avoir un nouveau départ, les Britanniques ont un peu ébréché leur légendaire fair-play. A chaque fois, leur « trucage » a été jugé conforme aux règles par les juges et les deux médailles (titre en poursuite par équipe et argent en aviron) sont venues grossir le total de la délégation. Ce sont sans doute les 4 équipes de badminton, exclues pour avoir fait exprès de perdre, qui doivent l’avoir en travers de la gorge. Alors, la Perfide Albion est-elle une tricheuse ou connait-elle simplement mieux que les autres les « petits » trucs des règlements ?
100m hommes : un podium encombrant Champion olympique avec un temps canon et devenu l’égal de Carl Lewis sur le 100 mètres aux Jeux, Usain Bolt est monté sur « la boîte » en compagnie de deux ex dopés. Le dauphin Yohan Blake, champion du monde en titre, avait été suspendu 3 mois par sa fédération pour prise de produits stimulants. Une affaire pas très claire, l’athlète ayant été blanchi par l’IAAF pour cause de désaccord sur la substance utilisée. Le médaillé de bronze, Justin Gatlin, avait été suspendu 4 ans en 2006, et est revenu à 30 ans avec les performances de ses jeunes années. Ces deux cas viennent s’ajouter au titre d’Alexandre Vinokourov en cyclisme sur route et suspendu entre 2007 et 2009. Notons que le Tribunal Arbitral du Sport avait annulé une disposition de la charte olympique excluant de facto des JO tout athlète anciennement condamné. Dommage ?
Les tops : Les promesses des sports co tricolores 17 victoires, 3 défaites et un match nul. C’est le bilan des sports collectifs à ce jour aux JO de Londres. Avec des basketteuses et des handballeuses invaincues, des footballeuses qualifiées pour les demi-finales et les hommes en route pour les quarts, ces disciplines enchantent et enchaînent. Si le handball est souvent attendu, le basket n’a pas participé aux jeux depuis Sidney en 2000, il y avait eu à la clé une médaille d’argent pour les garçons. Cette fois, les filles aussi promettent et les deux équipes vont éviter les ogres US jusqu’en finale. Coté foot, les filles de Bruno Bini ont terminé 4es du dernier Mondial. Porté par les multi-titrées lyonnaises, ce groupe promet de belles choses.
L’ambiance so British Les athlètes du Team GB sont tous unanimes, le public anglais joue un rôle important dans leurs performances et les pousse à se surpasser. Cyclisme, aviron, athlétisme : l’ambiance des stades de Premier League a contaminé les enceintes olympiques et a fini par faire taire la « politique de la chaise vide » pointée du doigt au début de la compétition. Autre point positif : l’engouement de la famille royale. En effet, William et Kate ont été vus plusieurs fois, montrant même des débordements de joies inattendus. Harry, la Princesse Anne et Camilla ont eux aussi squatté les gradins des épreuves. Avec en point d’orgue la réunion de famille au concours complet d’équitation pour assister à la médaille d’argent de Zara Philips, petite-fille de la sa Majesté.
Les stars ne se cachent pas Pour réussir des Jeux, il faut des têtes d’affiches, et le moins que l’on puisse dire est que les stars ne se sont pas trop ratées. Coté français, Teddy Riner était sans aucun doute le plus attendu, et le colosse a tenu ses promesses, de même que Lucie Décosse l’autre frustrée de Pékin. Yannick Agnel quant à lui a plus que confirmer les espoirs placés en lui. En général, les icônes mondiales ont assuré. Michael Phelps est devenu l’empereur des Jeux, Usain Bolt trône sur le sprint planétaire, Federer a enfin obtenu sa médaille et les larmes d’Andy Murray feront l’une des images fortes des JO. Coté sport collectifs, Kobe Bryant, LeBron James ou Neymar assument leur statut.