Ce soir, les lumières de Londres vont s’éteindre. Après deux semaines de compétition, les Jeux Olympiques vont s’achever au son des Spice Girls et replacer bon nombre d’athlètes dans la pénombre. Telle est la rançon d’une exposition aussi intense qu'éphémère. Alors avant de laisser la capitale anglaise à un quotidien moins éclairé, braquons une dernière fois les projecteurs sur ceux qui ont révélé en nous tant d’émotions.
Ils nous ont fait rêver A chaque JO ses stars. Il y a celles qui arrivent en tant que tel, et les autres, qui en deviennent. Usain Bolt et Michael Phelps sont de la première catégorie. Le sprinteur Jamaïcain est arrivé à Londres avec l’étiquette de « futur » grand roi du sprint. Médiatiquement omniprésent, Bolt semblait pourtant pouvoir être mis en danger par son compatriote, Yohan Blake. Mais l’élève n’a rien pu contre le maître. Tout au plus le pousser dans ses derniers retranchements sur 100 et 200m avant de lui transmettre le témoin sur le relais 4x100m (record du monde en 36’84). Comme un symbole. La « légende » Bolt repart donc de Londres avec 3 nouvelles médailles d’or (6 dans sa carrière) qu’il a célébré à sa façon. Champion, showman, Usain restera définitivement comme l’étoile de Londres. Michael Phelps venait pour plonger dans l’histoire des Jeux en devenant l’athlète le plus titré de tout les temps. On a cru que l’Américain allait boire la tasse en s’alignant sur 7 épreuves après une préparation tronquée. 4 médailles d’or et 2 d’argent plus tard, le doute n’est plus permis. Phelps est le plus grand champion que les Jeux aient connu. Rien que ça.
Coté larmes, celles de Felix Sanchez resteront comme les plus sincères et émouvantes. 8 ans après son sacre d’Athènes, le Dominicain n’a pu contenir son émotion sur le podium du 400m haies. Dernière page du livre pour Sanchez qui se retire sur une victoire en guise d’apothéose. Roi sur ses terres, « Sir » Wiggins n’a pas failli à la mission qui lui avait été confiée, à savoir ramener l’or du contre la montre. Le cycliste aux rouflaquettes a permis à sa délégation de se mettre sur la route de la victoire avant de célébrer son écrasant succès dans un pub. So British.
Et les Français dans tout ça : Il y a d’abord eu le festival des nageurs. Yannick Agnel, double champion olympique et Camille Muffat, sacrée sur 400m NL, en ont été les têtes d’affiche. Attendus mais pas favoris, ils ont porté cette équipe de France au sommet et entraîné les relais dans une autre sphère. Et puis, il y’eut le 50m NL. Une course hors du temps, un souffle de 21 secondes au terme duquel Florent Manaudou, nageur anonyme au patronyme célèbre, a réglé ses adversaires sous les cris déchirants de Roxana Maracineanu. Succès annoncé mais non moins savoureux, celui de Teddy Riner qui n’a qu’à peine souffert lors de la compétition. Ou encore Lucie Decosse qui remporte le premier titre olympique de sa longue carrière. Tony Estanguet rentere lui dans la légende avec son troisième titre olympique.
Enfin, le basket a souri aux filles. Certes, elles n’ont pas gagné. Mais la mission s’avérait impossible face à des Américaines qui jouent sur une autre planète. La médaille d’argent glanée au prix de matchs à l’intensité indescriptible vaut bien tout l’or du monde.
Ceux à ne pas oublier : David Rudisha, le TEAM USA, Renaud Lavillenie et l’équipe de France de Handball
Ils ont déçu Il y a ceux qui sont venus se battre pour exister. Il y a les autres qui venaient pour remplir leur palmarès. Roger Federer fait partie de ceux là. Le Suisse a rejoint son jardin de Wimbledon pour accrocher à son tableau de récompenses une médaille d’or en simple qui fait terriblement défaut. Il a longtemps imaginé ce moment où il offrirait la gloire à son pays et entrerait au panthéon du tennis mondial. Malheureusement, un enfant du pays avait encore plus gouté au green londonien que l’Helvète. Andy Murray a mis fin au rêve dans une finale à sens unique et expéditive. Comme si le métal fuyait Federer pour laisser l’impression qu’un jour sa légende pourrait être mise à mal.
Asafa Powell mieux que personne connaît le désarroi du Suisse. Toujours placé, jamais gagnant, le Jamaïcain ne pouvait certes espérer dans un 100m où Bolt et Blake semblaient promis aux premières places. Mais la tragédie d’une carrière s’est cristallisée dans la finale de l’épreuve lorsque Powell, titubant, finissait péniblement sa course. Il restera celui qui a amené les chronos du sprint dans une autre sphère (ancien recordman du monde du 100m en 9’74). Triste consolation.
Après un sacre en 2004, un échec devant son public en 2008, Liu Xiang faisait son grand retour sur le 110m haies après des saisons marquées par les blessures. Mais l’idole chinoise a rechuté, au sens propre. Une première haie fatale lors des séries a mis fin au rêve de gloire passée de Liu Xiang. L’athlète est en deuil, la Chine aussi. Certains sont venus en star et sont repartis sans la médaille qui va avec le statut. C’est le cas de l’équipe de football brésilienne qui, malgré la pléiade de talents qui la compose, n’a pas réussi à se saisir de l’or. Battus en finale par le Mexique (2-1), les auriverde sont donc rentrés au pays sans le Graal. Comme beaucoup d’autres
Et les Français dans tout ca : Le cas Lemaître a fait débat. En décidant de s’aligner uniquement sur 200m, le Français pensait avoir plus de chances d’accrocher une médaille. Pari raté pour le sprinteur qui se contente d’une 6e place, loin de ses références chronométriques. Laure Manaudou elle, n’a pas connu la réussite de son frère. Hors du coup tout au long de la compétition, la nageuse n’aura fait qu’accompagner la délégation dans les bassins. L’histoire ne dit pas si elle en fut le porte bonheur.
Ceux à ne pas oublier : Novak Djokovic, Mark Cavendish, Yohann Diniz, Julien Absalon et l’escrime française