JO 2024 : Après la catastrophe, Kevin Mayer sort du silence !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

Victime d'une importante lésion musculaire à l'arrière de la cuisse gauche dimanche sur le 110m haies du meeting de la Ligue de Diamant de Paris, Kevin Mayer est très incertain pour les Jeux Olympiques de Paris qui débutent dans trois semaines pour les décathloniens. Et le recordman du monde donne ses premières sensations. Avec beaucoup de pessimisme.

L'image était terrible. Alors qu'il venait d'arracher sa qualification pour les JO de Paris, Kevin Mayer s'est écroulé. Dimanche, il s'était effectivement aligné sur le décathlon du meeting de la Ligue de Diamant de Paris, le dernier avant l'épreuve olympique, pour monter en puissance. Mais sur le 110m haies, Kevin Mayer s'est effondré. Au sol, ses cris ne laissaient pas beaucoup de doute concernant la gravité de la blessure du recordman du monde du décathlon, qui connaît parfaitement son corps. Et le verdict est d'ailleurs rapidement tombé puisqu'il souffre d'une importante lésion musculaire à l'arrière de la cuisse gauche. A trois semaines de l'entrée en lice des décathloniens aux JO, la course contre-la-montre s'annonce très serrée comme le confie Kevin Mayer.

«Il n'y a pas de justice dans le sport»

« Je n'aurais jamais pu imaginer que ça pète sur la septième haie. J'étais très bien parti, j'étais très en forme, ça allait faire un très bon chrono. Il n'y a pas de justice dans le sport, je n'ai pas l'impression de mériter ça. J'ai mis un jour à comprendre ce qui m'arrivait, ça a été très difficile. Mais à partir de là, il y a une chose à faire : soit rester dans le passé, soit utiliser le présent pour que le futur soit plus brillant. J'ai choisi la deuxième option, donc je passe ma vie dans un caisson hyperbare et quand je n'y suis pas, je suis branché à une machine d'électrostimulation jour et nuit, pour que ça cicatrise plus vite, en faisant des petits exercices de plus en plus intenses, avec comme toujours en tête de ne pas aller trop vite », confie-t-il dans des propos rapportés par L'EQUIPE, avant de se montrer pessimiste quant à sa présence à Paris.

«Cela va être très très très difficile»

« Je ne vais pas vous cacher qu'au vu de la gravité de la blessure, ça va être très très très difficile. Je ne peux pas passer ma vie à me demander si ça va passer ou pas. J'essaie d'avoir les meilleures ondes. Je sais que quand on est positif, quand on a les bonnes pensées, ça cicatrise plus vite. Je me sens fort et déterminé à y arriver, en sachant que je n'ai pratiquement aucune chance. C'est trop bizarre comme émotion. J'ai pleuré pendant deux jours, mais depuis plus rien. Je suis redevenu celui que j'étais et je bosse comme un taré. Je n'ai aucun regret [sur le fait d'avoir couru dimanche]. Aux Europe, je pouvais me permettre de faire une course sur la retenue (en 14''29). Mais à un moment donné, j'ai augmenté l'intensité crescendo, sans aucune douleur. Il me fallait une course avant de faire une course en deuxième jour de décathlon, à 9 h et demie du matin. Donc si ça a pété là, ça aurait pété aux Jeux, c'est sûr et certain », ajoute Kevin Mayer.

Articles liés