Le Paris Dakar version 2010 s'achève comme il a débuté, dans l'indifférence générale. Celle du public, mais aussi des médias qui n'alimentent quasiment plus les polémiques intrinsèquement liées à cet événement (morts, pollution,etc'). Le Dakar, ce sont les Guignols de Canal + qui en parlent le mieux. Cette année, les auteurs de l’ « autre » JT de 20H s’en sont donnés à cœur joie en ironisant sur le désintérêt des Français pour ce raid traversant le Chili et l’Argentine. Il n’y a qu’à jeter un œil sur la programmation de France Télévision cette année pour comprendre. Fini la grande émission quotidienne sur France 2, place à une émission deux fois plus longue (52 minutes) sur France 4. Loin de nous l’idée de comparer France 4 à u placard, mais quand même. Quant à Gérard Holtz et son fameux Bivouac, programmé en troisième partie de soirée, si ça continue à ce rythme, il va finir par concurrencer « Histoires naturelles » sur TF1… Pas étonnant dans ce cas que le téléspectateur décroche. Le nombre de participants aussi a baissé. Alors qu’ils étaient plus de 500 sur la ligne de départ l’année dernière, ils n’étaient plus que 361 cette année, rendant encore plus difficile pour les organisateurs le bouclage du budget. L’émission qui cartonne : le CO2 Mais une seule émission cartonne quand même pour ce Dakar, c’est celle de C02 par les véhicules engagés. A l’heure des sommets écologiques, la Dakar atteint lui des sommets de pollution et ce ne sont pas les mesures « environnementales » prises par la direction qui y changeront quelque chose. Cette édition 2010 a tout d’un échec en dépit des ingrédients traditionnels, toujours au rendez-vous. La cinquante-cinquième victime de l’histoire du Dakar n’aura eu droit qu’à quelques lignes le lendemain du drame dans le quotidien « L’Equipe », qui rappelons-le, appartient au groupe Amaury Sport Organisation détenteur des droits de la compétition. Il est plus que temps désormais d’oser poser la question de l’utilité, autre qu’économique (les retombées économiques pour l’Argentine et le Chili sont estimées à 57 millions d’euros) de cette compétition créée il y a 32 ans maintenant par Thierry Sabine. L’automobile est aujourd’hui, contrairement aux années 80, bien plus perçue comme un facteur de pollution que comme un vecteur de liberté. Mais malgré cela, la caravane du Dakar continue de passer et les chiens n’aboient plus…
Total anonymat