À quelques semaines d’un mercato hivernal durant lequel le PSG devra vendre, un dossier est au cœur des discussions par son aspect symbolique, celui de Javier Pastore. Sa vente serait un crève-cœur pour les supporters, mais peut s’avérer nécessaire. Le débat est ouvert. Explications.
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Sans le savoir, avec cet adage qui deviendra célèbre, Blaise Pascal résume à la perfection la situation qui entoure Javier Pastore au Paris Saint-Germain depuis de longues semaines. Chouchou du Parc des Princes et du président Nasser Al-Khelaïfi, le Flaco n’est pas un joueur comme les autres au sein du club de la capitale. Emblème du projet QSI, l’Argentin est la première recrue d’envergure des Qataris qui avaient déboursé 42M€ pour l’arracher à Palerme en 2011. Six ans plus tard, Pastore est le joueur qui est présent depuis le plus longtemps dans l’effectif parisien suite au départ de Blaise Matuidi cet été, arrivé quelques semaines plus tôt. Tête de gondole du premier mercato du PSG version Qatarie, le natif de Córdoba est aujourd’hui sur le départ. Une situation qui déchire les supporters et la direction du club qui va devoir choisir entre le cœur et la raison.
Le chouchou du Parc des Princes
« Je passe des moments difficiles au club quand je ne joue pas. Il y a toujours des offres pour me prendre. Mon envie, c’est de jouer. » Le cœur des supporters du PSG a chaviré lorsque Javier Pastore a prononcé ces mots après la victoire contre le FC Nantes (4-1). Il faut dire que la simple évocation du nom de l’Argentin provoque forcément un sentiment particulier. Joueur génial, élégant et brillant, le Flaco est adoré par les fans parisiens. Tout le monde rêve de le voir revenir à son meilleur niveau tant à chaque fois qu’il touche le ballon, il se passe quelque chose. Ce dossier revêt donc quelque chose d’irrationnel et d’affectif. S’il est souvent blessé, on se prend à rêver d’un retour à son meilleur niveau à chaque fois qu’il foule la pelouse. Il a d’ailleurs suivi récemment un traitement très spécial pour mettre fin à ses soucis récurrents au mollet et sa prestation contre les Nantais est très encourageante. Si le cœur doit parler, Pastore restera.
Le fair-play financier rode
Mais au sein de la direction du club, c’est peut-être la raison qui l’emportera. Et pour plusieurs aspects. Régulièrement blessé, Javier Pastore n’occupe plus qu’un second rôle au sein de l’effectif d’Unai Emery. Cinquième choix offensif derrière l’intouchable trio et Angel Di Maria, l’ancien Palermitain est également remplaçant du remplaçant au sein du milieu de terrain. Mais surtout, le PSG doit vendre cet hiver sous peine de sortir des clous du fair-play financier et donc de subir d’énormes sanctions allant jusqu’à l’exclusion des coupes d’Europe. Pour cela il faut trouver environ 75M€. Estimé à 20M€, Pastore permettrait donc de soulager les finances parisiennes, d’autant que, comme Lucas Moura, son transfert a été amorti et le chèque encaissé par sa vente sera donc net. Autrement dit, si le PSG vend l’Argentin pour 20M€, c’est bien cette somme qui sera inscrite en positif dans les comptes du club de la capitale, ce qui ne serait pas le cas avec des joueurs arrivés plus récemment. La raison a donc de solides arguments à défendre avec un joueur qui offre peu de garanties physiques.
Que doit faire le PSG ?
Le cœur ou la raison ? L’affectif ou la logique ? C’est donc un dilemme qui s’offre au PSG cet hiver qui a besoin de vendre bien que le départ de Pastore serait un crève-cœur. Mais d’autres solutions s’offrent aux Parisiens. À commencer par vendre Angel Di Maria. Le natif de Rosario est le joueur « vendable » qui possède la plus grosse valeur marchande. S’il reste un joueur capable du meilleur, comme il l’a montré à de trop rares moments, le Fideo a du mal à enchaîner les prestations de haut niveau et n’occupe aujourd’hui qu’un rôle de remplaçant. Toutefois, Unai Emery semble l’apprécier, mais sa vente, bien que son transfert ne soit pas totalement amorti, renflouerait bien les caisses. Autre joueur sur le départ : Lucas. Sportivement, ce serait la vente la plus logique, mais le Brésilien possède un atout de taille dans le vestiaire, à savoir Neymar dont il est très proche. Autrement dit, l’hiver s’annonce chaud à Paris qui va de voir choisir entre le cœur et la raison. À titre personnel le cœur a parlé : laissez-nous Pastore ! @Arthur_Montagne