Javier Pastore, est en manque de confiance flagrant lors de ce début de saison. Son cas inquiète les observateurs qui voient en lui la trace d’un homme malade qui aurait peut-être besoin de prendre du repos.
Ce PSG a de l’avenir. La victoire face à Toulouse (2-0) participe à penser que la machine parisienne se huile tranquillement mais sûrement. Mais Paris doit encore faire des efforts pour ne plus se mettre en danger inutilement quand elle maîtrise son adversaire. Le déclic a certainement eu lieu à Lille et s’est confirmé au Parc. « Depuis Lille, cette équipe est en véritable progrès. Ca monte en puissance. Avec un Pastore pas au mieux, Lavezzi et Thiago Silva dans les tribunes, ça va être encore meilleur. Le plus dur est fait : la dynamique est en marche. », commente Daniel Bravo. L’ancien joueur parisien a vu dans ce match la continuité de la méthode Ancelotti et la naissance d’un collectif. « Offensivement, à part Ibrahimovic, ils ne sont pas impressionnant. La différence depuis Lille c’est qu’on a retrouvé de la solidarité défensive et de l’agressivité collective. » explique-t-il.
Une philosophie de jeu qui a mis du temps à être comprise par les joueurs
L’entraîneur parisien commence à se faire comprendre par son effectif. Son 4-3-2-1, avec Ibrahimovic n’a jamais vraiment fonctionné cette saion mais le jeu tend à s’en rapprocher.« Comme Ibrahimovic décroche pas mal, les latéraux doivent être capables de prendre la profondeur pour créer des décalages et des centres. Mais pour ça, il faut des milieux plus impulsifs. Jusqu’ici, Ancelotti n’a pas vraiment réussi à le mettre en place. Hier soir, il manquait un Lavezzi qui fait très bien ce boulot. Matuidi ma’ beaucoup plu aussi. Il fait parti des joueurs qui sortent de leur rôle pour aller créer un apport offensif. », rappelle Daniel Bravo, qui Carlo Ancelotti pour l’avoir eu en tant qu’entraîneur à Parme pendant un an et demi. Il l’a d’ailleurs interviewé pour le CFC le week-end dernier pour mieux comprendre le coach et sa philosophie de jeu. Une rencontre qui lui a permis de savoir comment se sentait l’homme. « Il est particulièrement serein. J’avoue que je dois féliciter son initiative de nous recevoir avant la victoire à Lille, alors que le PSG était dans une mauvaise position. Aucun entraîneur Français n’aurait accepté ça. Je me souviens de Paul Le Guen qui restait muet quand le PSG était au plus mal. Je dis chapeau. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup et une fois que ses idées vont être assimilées par tous, le PSG va filer droit. ». Ce qui n’est pas le cas de tout le monde en ce moment.
Pastore doit prendre du recul sur son jeu
Un joueur est au centre de toutes les discussions : Javier Pastore. L’Argentin ne convainc pas et semble sur une autre planète. Un boulet à 42 millions d’euros dont la place est en sursis. « C’est un joueur qui a totalement perdu confiance. Son problème n’est pas physique, il est ailleurs. Mais il s’accroche et il a été décisif hier. Il a joué plus haut et marqué. Mais il perd trop de ballons. C’est inquiétant ? Si ça continue, il va perdre sa place. S’il n’avait pas marqué avant la mi-temps , il serait sorti je pense. Il faut que ce joueur se repose quatre à cinq matchs pour se laver la tête, prendre du recul et regarder jouer ses coéquipiers. Mais ce qui me donne confiance, c’est son attitude sur le terrain. Il est moins nonchalant. » admet Daniel Bravo. En revanche, Marco Verratti ne l’a pas laissé insensible, comme tous ceux qui ont vu le match. L’Italien semble avoir pris ses marques dans le collectif parisien. Contre Toulouse il a tout simplement été l’un des meilleurs. « Verratti, il est exceptionnel. J’ai bien aimé la défense centrale, solide. Ce qui est marrant, c’est qu’il est jeune mais il joue déjà comme un vieux briscard qui a roulé sa bosse. Il donne beaucoup de rythme au jeu. Il sait tout faire. Il est hargneux, agressif, précis, technique… Il est à l’origine des deux balles de but hier soir. Si j’avais eu à le noter, je lui aurais mis un 8. » commente l’ancien joueur du PSG.
Le PSG est encore en construction, les joueurs qui se montrent à leur avantage pourront espérer les faveurs de Carlo Ancelotti, les autres, quelle que soit leur valeur financière, devront accrocher le groupe, sous peine de terminer dans les tribunes du Parc des Princes. Là, il fait plus chaud.
Par Arnaud Boisteau