Présent à l’entraînement dès la reprise, début juillet, très intéressant lors des deux premières rencontres amicales, éclipsé par les arrivées d’Ibrahimovic, Thiago Silva et Lavezzi, Javier Pastore avance, enfin, au calme. Et si la saison 2012-2013 était la sienne ?
La saison dernière, Javier Pastore n’avait pas eu la moindre préparation physique. Eliminé le 16 juillet de la Copa América par l’Uruguay, une compétition frustrante, nerveuse et éprouvante qu’il avait passé sur le banc, « El Flaco » avait repris l’entraînement avec le PSG vingt-deux jours après. Soit un mois après l’ensemble de l’effectif parisien qui, en plus du premier match de championnat contre Lorient, avait disputé huit matchs amicaux. Onze jours seulement après ses premiers pas au Camp des Loges, Pastore avait effectué ses débuts en Ligue 1, à la surprise générale, en entrant en jeu en deuxième période face à Valenciennes, le 18 août. Derrière, jusqu’au huitième de finale de la Coupe de la Ligue à Dijon, le 26 octobre, le meneur de jeu parisien avait enchaîné onze matchs comme titulaire. Trop... Une préparation tronquée qui, après un premier mois et demi de folie, lui a joué des tours. Son manque de fraîcheur, appuyé par ses nombreux voyages en Amérique du Sud pour jouer en sélection, Pastore l’a payé une bonne partie de la saison, surjouant et, trop souvent, rechignant au moindre effort.
Une préparation physique complète Cette saison, il en est tout autre. Durant l’été, il n’y a eu ni Copa América, ni transfert tardif. Résultat : Javier Pastore était là au Camp des Loges lors de la reprise de l’entraînement le 2 juillet, l’était également lors du stage à Stegersbach en Autriche et s’envole, aujourd’hui, avec ses coéquipiers aux Etats-Unis. Lors des deux premiers matchs amicaux, face à Stegersbach (9-0) et le CSKA Moscou (2-2), Pastore, titulaire, s’est montré particulièrement bien en jambes et dans sa tête. Très en forme, l’Argentin, toujours en mouvement et en percussion, a survolé les débats au milieu. De l’effectif parisien, il est celui qui a joué le plus de temps sur les deux matchs (60 minutes contre Stegersbach, 90 minutes face au CSKA). Chose rare depuis son arrivée à Paris, on l’a vu faire un pressing constant sur son vis-à-vis jusqu’à, même, poursuivre sa course sur le gardien adverse. Concerné et appliqué, Pastore, au poste de meneur de jeu contre Stegersbach et en deuxième période contre le CSKA, excentré à gauche dans un milieu à trois face aux Russes, n’a pas rechigné sur les efforts. Une forme très intéressante, surtout à ce moment de la préparation, qui devrait lui permettre d’être à son meilleur niveau lors de la reprise du championnat le 11 août face à Lorient.
La pression n’est plus sur lui Durant une période face au CSKA Moscou, sa complémentarité avec son compère en sélection argentine, Ezequiel Lavezzi, a sauté aux yeux. Leur entente côté gauche a semblé parfaite et promet pour la suite. Ça tombe bien, dans le 4-3-2-1 en « sapin de Noël » prôné par Carlo Ancelotti, Pastore pourrait redescendre d’un cran et évoluait sur un côté dans le milieu à trois, au côté de Thiago Motta et Momo Sissoko. Avec le recrutement d'Ibrahimovic, de Thiago Silva et de Lavezzi, l’ancien joueur de Palerme, recruté 42 millions d’euros l’été dernier, alors transfert le plus cher de l’histoire de la L1, n’est surtout plus la star de l’effectif. Ses faits et gestes seront moins scrutés que la saison dernière, où, au vu du prix de son transfert, il était attendu comme le messie. Une pression trop forte pour ses frêles épaules lui qui, à 23 ans, a été propulsé sur le devant de la scène bien malgré lui. Là, dans l’ombre de ses nouveaux coéquipiers, il va pouvoir s’épanouir et, surtout, se remettre en question. Contrairement à l’année dernière, Carlo Ancelotti a de la ressource sur le banc pour l’éjecter du onze titulaire. Prêt physiquement, avec une pression moindre, obligé de se battre pour gagner sa place sur le terrain, et si c’était l’année de Pastore ?