Samir Nasri est un garçon intelligent, souriant. C’est du moins l’image qu’il a voulu transmettre depuis ses débuts à l’OM, à seize ans. Mais même dans la cité phocéenne, des voix s’élèvent pour critiquer son comportement.
La presse, comme l’opinion publique, change d’avis comme de chemise. Samir Nasri en a fait l’amère expérience cet été, lors de l’Euro ukraino polonais. D’abord sauveur des Bleus contre l’Angleterre, avec un joli but qui permettait aux hommes de Laurent Blanc d’arracher le point du match nul, le Citizen a subi les foudres de la France entière, ou presque, après ses écarts de comportements. En cause, son geste après sa frappe victorieuse contre les Three Lions et ses propos tenus dans la zone mixte, après l’élimination des Bleus contre l’Espagne. Ce soir là, l’ancien marseillais avait échangé des noms d’oiseaux avec un journaliste. Depuis, c’est le bordel. Certains évoquent une suspension de deux ans, d’autres aimeraient ne jamais le revoir avec la liquette bleue sur les épaules. Même son jeu, jugé trop individualiste, est pointé du doigt. So Foot est allé à la source, et a mené l’enquête dans son premier club, l’OM.
« Tu sais que tu ne vas pas recevoir le ballon »
Et à lire l’enquête de nos confrères, on s’aperçoit que déjà, à cette époque, Samir Nasri n’était pas irréprochable dans son comportement. Selon le mensuel, le milieu de terrain d’à peine vingt ans faisait déjà sa loi dans l’effectif phocéen. Il aurait, par exemple, rendu la vie dure à deux de ses concurrents offensifs, Mathieu Valbuena et Karim Ziani, lors des entraînements au centre Robert Louis-Dreyfus. Il se serait même brouillé avec Ribéry car ce dernier ne voulait pas voir son père gérer ses intérêts. Le témoignage de Mickaël Pagis, qui l’a côtoyé dans le club phocéen, va dans le même sens : « Au début, tu fais un appel, puis deux, mais tu ne fais pas le troisième parce que tu sais que tu ne vas pas recevoir le ballon ». Même José Anigo, qui lui avait offert sa première apparition en Ligue 1, pensait que sa présence nuisait au collectif marseillais.
Nul n’est prophète dans son pays.