Le tube de l’été connaît un sacré coup d’arrêt en plein automne. L’Olympique de Marseille, qui a enchaîné 6 victoires en 6 matchs de Ligue 1, ne gagne plus. Si sa défense est défaillante, c’est surtout son attaque qui est anémique.
La blessure de Gignac est un coup dur pour Elie Baup et l’OM. Catalyseur des offensives olympiennes, symbole de la renaissance du club, son élan brisé par une blessure a provoqué le mutisme de l’attaque de Marseille. Une attaque orpheline de l’efficacité d’un buteur, mais aussi victime de milieux de terrain pas assez décisifs.
Un seul être vous manque… Qui l’eut cru ! Paria depuis son arrivée au club en 2010, André-Pierre Gignac s’avère être aujourd’hui l’élément clé de l’équipe d’Elie Baup. Actif dans le jeu, en réussite dans la surface et débarrassé de ses pépins physiques, il avait porté les espoirs d’un club et d’une ville. Blessé au pied depuis le match à Troyes, « Dédé » a emporté avec lui l’éclat de l’attaque phocéenne. Marseille n’a pas marqué depuis l’arrêt pour un mois et demi de son attaquant. Ni Loïc Rémy, qui n'a pas cadré une seule frappe en Ligue1, ni Jordan Ayew n’ont pu prendre la place de l’ancien toulousain. Un manque de réalisme et d’efficacité offensive que relevait hier Ali Benarbia au micro de RMC. « « Marseille a un Loïc Rémy en méforme. Sans un avant-centre, on l’a vu, Marseille ne peut pas jouer, annonce l’ex-joueur de Martigues. Même si les Marseillais construisent bien le jeu, il n'y a pas d’attaquant puisque Gignac est blessé et Rémy est en méforme». Là-dessus, Benarbia, qui fut meneur de jeu de Bordeaux, du PSG et de Monaco, entre autres, n’a pas vraiment tort. En effet l’OM fait un effort de construction dans le jeu, essaye d’avoir la possession et presse haut son adversaire, mais reste stérile comme l’atteste cette édifiante statistique : aucun but marqué par les Marseillais sur leurs 52 derniers tirs. Autre exemple, face à Troyes, l’OM perd 1-0 en n’ayant pas réussi trouvé le chemin des filets, alors même qu’il a distillé plus de 50 centres. Vous avez dit gâchis ?
Une faillite de tout le secteur offensif Certes, les avants-centres « valides » sont loin d’afficher des statistiques affolantes. Jordan Ayew a marqué deux fois et Rémy cherche encore sa première réussite en Ligue 1. Mais l’autre inquiétude vient des milieux de terrain créateurs. Mathieu Valbuena, n’a toujours pas trouvé la mire, même s’il se rattrape avec 3 passes décisives. Même constat pour Amalfitano. André Ayew quant à lui, est largement moins décisif qu’à son habitude. Titulaire à 9 reprises, le Black Star du Ghana n’a délivré qu’une passe, et est à la recherche de ce sens du but qui avait fait de lui un élément clé des Olympiens (19 buts en deux saisons). Une absence de variété des dangers offensifs qui mène l’OM a une onzième place au classement des attaques, avec 12 buts en 10 matchs.
Dans un jeu porté vers l’avant, la présence des milieux à la finition est une donnée primordiale. La montée en puissance des créateurs du jeu marseillais enlèverait aussi de la pression à des attaquants en manque chronique de confiance, spécialement Loïc Rémy, méconnaissable et tétanisé par l’attente qu’il suscite. Marseille va devoir remettre la main sur son jeu, sous peine de continuer sa descente au classement, et pour que les fantômes des 13 matchs sans victoire de la saison passée ne ressurgissent pas. Car si la défense a été une garantie solide, elle s’effrite sérieusement depuis 3 matchs de championnat et 7 buts encaissés. Tout cela au moment même où ce club croyait retrouver son public, son jeu et son rang.
Par Ryad Ouslimani