Le temps commence à être long. L’OM ne s’est plus imposé en terre bordelaise depuis 35 ans. Une éternité qui pourrait bien prendre fin grâce à des anciens bordelais.
Valbuena le guide
Comment ne pas commencer par Mathieu Valbuena, sur un nuage depuis le début de la saison que ce soit avec l’OM ou en Equipe de France. En pleine confiance, il aura la lourde tâche de faire oublier l’absence des attaquants marseillais en soutenant André Ayew qui devrait être aligné en pointe. Positionné en numéro 10, il ne peut pas s’empêcher de venir sur le côté – droit notamment – pour apporter le surnombre. La question est maintenant de savoir comment il se sent physiquement car les minutes de jeu s’accumulent. Contre Bordeaux, il devrait faire abstraction tant ce match est spécial à ses yeux : « Je pense qu’il sera animé d’un esprit de revanche énorme. À chaque fois qu’il est revenu ici, il a essayé, mais pour le moment cela n’a pas fonctionné » avait confié Marius Trésor au site officiel des Girondins. Ecarté du centre de formation bordelais, il ne cesse depuis de donner tort aux dirigeants en place à ce moment-là. Parmi eux, il y avait… Elie Baup.
Baup l’architecte
Les dessous de cette histoire bordelaise, révélée dans Téléfoot, sont plutôt cocasses. Elie Baup, alors entraineur des pros, ne s’oppose pas au départ de Valbuena, un profil qui ne correspondait pas à son 4-4-2 préféré. Les deux hommes se retrouvent à l’OM aujourd’hui et l’ironie du sort est que Baup s’est adapté à Valbuena pour le mettre à l’aise dans un 4-2-3-1. Le rôle du coach olympien sera crucial ce soir. Ses choix d’avant-match pourraient décider du sort de la rencontre. Privé de Gignac, Rémy et Jordan Ayew, il devrait aligner André Ayew en pointe, ce qui laisse le côté gauche libre. S’il a renouvelé sa confiance à Raspentino cette semaine, il pourrait créer la surprise en alignant Morel devant Mendes dans le couloir gauche. Un choix à caractère défensif mais l’OM est à la recherche de stabilité donc il n’y aurait rien d’étonnant, surtout pour contrer les montées de Mariano.
Diawara le symbole
Si l’attaque préoccupe Baup, sa défense lui pose également des problèmes. Rejoints deux fois au score en l’espace d’une semaine, les Phocéens peinent à retrouver la solidité qui faisait leur force en début de saison (1 but encaissé lors des six premières journées de Ligue 1). A l’origine de l’égalisation niçoise dimanche dernier, Abdallah devrait débuter sur le banc pour souffler. Le décalage de Fanni sur le côté droit offre donc une place à Souleymane Diawara, symbole du Bordeaux champion de France en 2009. Son retour face au Borussia Mönchengladbach avait montré que le Diawara qui va au duel n’était pas mort. Il en veut et à côté d’un Nkoulou plus technique, il pourrait former une charnière stable pour l’OM. Et l’enjeu est double : la place de leader après les contre-performances des concurrents et la fin d’invincibilité bordelaise qui symboliserait définitivement le renouveau olympien.
Par Mathieu Lefevre