Montpellier : Mais où sont les supporters ?
La rédaction

Montpellier est en passe de réaliser l’exploit de remporter la Ligue 1 face à l’ogre parisien. Pourtant, le jeu attrayant des hommes de René Girard n’attire toujours pas les foules.

« C'est la rentrée, les gens attendent peut-être qu'on continue sur notre lancée ». Peut-être pour la première fois de sa vie de président, Louis Nicollin espérait surtout voir son stade de la Mosson se remplir d’ici la fin de la saison. Loupé ! Malgré un parcours exceptionnel, le meilleur buteur du championnat (Olivier Giroud, ndlr) et un jeu plutôt attrayant, rien n’y fait, les Montpelliérains continuent de bouder l’enceinte de la Mosson. Et le constat est cinglant.

Leader pour le sportif, Montpellier se situe dans la zone rouge des taux de remplissage, plus précisément à la 19e place ! Avec 50% d’affluence sur l’ensemble de la saison, le club héraultais devance juste l’OGC Nice (48,3%) et talonne l’AJ Auxerre (53,5%).

Peu de vrais supporters

Pourquoi un tel manque de soutien ? D’abord parce que les vrais supporters du club héraultais se comptent sur les doigts de la main… ou presque. « Quand ils étaient en D2 il y a quatre ans, qu’ils étaient au plus mal, il y avait à peine 1000 personnes dans le stade, constate le handballeur Montpelliérain Michaël Guigou. C’est là qu’on se rend compte qu’il y a un noyau de vrais supporters qui est très mince ». Il est vrai qu’à côté du hand et du rugby, le stade de la Mosson fait pâle figure (voir graphique). Et Loulou Nicollin n’y voit qu’une explication, les goûts de la population montpelliéraine : « Montpellier n'est pas une ville de football, c'est une ville de plage et de pipes. Dans la région, il y a deux villes de foot, Sète et Nîmes. Au milieu, il y a Montpellier et c'est trop snob ».

Un quartier mal desservi

Trop snob pour se déplacer en marge du centre-ville voir un match de foot ? Possible. Mais Guillaume Quesque, volleyeur au Montpellier VUC et fan de foot, y voit une explication plus pratique : « Le quartier n’aide pas… La Paillade n’est pas facile d’accès et il n’y a pas de parking de prévu, c’est assez handicapant ». Pourtant, compliqué de déplacer l’enceinte du Montpellier Hérault Sport Club historiquement ancré dans le quartier populaire de la Paillade depuis sa création en 1974. Surtout, au-delà de ces contraintes, le MHSC souffre du rayonnement systématique de son aîné provençale : l’Olympique de Marseille.

Dans l’ombre de l’OM ? « Peut-être que les années passées, certains se tournaient vers l'OM, mais je pense que depuis cette saison, beaucoup ont changé d'avis », avance le rugbyman héraultais Fulgence Ouedraogo. Mais pas facile de changer les habitudes d’une région vouée au culte marseillais depuis des années. Un constat confirmé par Guillaume Quesque : « L’OM fait clairement de l’ombre à Montpellier. Il y a beaucoup de montpelliérains qui sont pour Marseille et cela n’aide pas à remplir La Mosson». Ajoutez à cela la multitude de sports d’élite pratiqués à Montpellier (handball, rugby, volley, basket, water-polo) et vous comprenez la difficulté des équipes dirigeantes du MHSC à remplir la Mosson. « On arrive à un moment charnière de la saison pour le rugby, pour nous et pour le foot, explique Michaël Guigou. Financièrement parlant, le supporter ne peut pas se permettre d’être partout ». Il y a quelques semaines, Le 10 Sport avait pourtant fait une proposition à Loulou Nicollin, contacter Max Guazzini, ancien président du Stade Français, pour remplir la Mosson. « Qu’il reste chez lui, avait rétorqué le président héraultais. Si demain on fait tout gratuit, on va remplir le stade (rires). C’est ce qu’il a fait au Stade de France. Vous ne payiez presque rien et en plus vous aviez des gonzesses presque à poil. » La communication, peut-être la seule faille du club familial de Loulou…

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