Passeur décisif pour Tulio De Melo en prolongation face à Copenhague, Nolan Roux a prouvé que son entente avec le Brésilien pouvait fonctionner. Mais Rudi Garcia semble avoir du mal à vouloir aligner ses deux hommes ensemble. Il devrait pourtant s’y laisser tenter…
105e minute, hier soir au Grand Stade de Lille. Servi dans la profondeur par Benoît Pedretti, Nolan Roux contrôle deux fois de la tête, temporise dans la surface, avant de se retourner pour adresser un centre au cordeau, pied droit, sur la tête de Tulio De Melo. Très actif mais malchanceux depuis le début de la rencontre, le Brésilien ajuste parfaitement Johan Wiland d’un coup de tête décroisé imparable. Le but de la qualification pour la phase de poules de la Ligue des champions, un but à… 20 millions d’euros ! Que ce soit sur cette action parfaitement orchestrée, mais aussi tout au long de la prolongation (Nolan Roux a remplacé Dimitri Payet à la 91e), les deux attaquants lillois, en concurrence depuis l’hiver dernier, ont prouvé qu’ils pouvaient jouer ensemble.
Un duo complémentaire et intéressant Durant une demi-heure, Nolan Roux, positionné sur l’aile droite dans le 4-2-3-1 de Rudi Garcia, n’a cessé de trouver la profondeur et d’apporter sa fraîcheur autour d’un Tulio De Melo malheureux jusque-là mais très présent et combatif comme à son habitude. S’ils n’ont pas été alignés cote à cote à la pointe de l’attaque, le Français, dont la qualité de centre est à apprécier, a constamment cherché à trouver le jeu de tête de son homologue brésilien, ce qu’il a réussi avec brio, notamment sur le deuxième but de la soirée. Une association intéressante utilisée avec parcimonie -et encore, c’est un euphémisme- par Rudi Garcia. Depuis l’arrivée de l’ancien Brestois dans les dernières heures du mercato hivernal en janvier, l’entraîneur lillois n’a expérimenté qu’à… une seule reprise le duo tant attendu, à Nice le 2 mai (victoire 1-0, but de De Melo). Le reste du temps, à l’image de hier soir, les deux attaquants ont partagé quelques bouts de match ensemble, soit à deux devant, soit avec Roux sur une deux des ailes avec, la plupart du temps, une complicité évidente et prometteuse. Leurs profils, complémentaires, sautent pourtant aux yeux. L’un, De Melo, pèse sur une défense par son gabarit et son jeu de tête, et s’avère être un véritable renard des surfaces. L’autre, Roux, plus véloce et plus à même à prendre la profondeur, est très polyvalent.
Un 4-4-2 difficilement imaginable… Depuis le début de l’été, comme la saison dernière, Rudi Garcia semble pourtant avoir décidé de leur proposer une concurrence frontale, à l’image de Gonzalo Higuain et Karim Benzema au Real Madrid. Tulio De Melo a été titularisé à 3 reprises (1 fois en L1 et 2 en C1), Nolan Roux deux fois (toujours en L1). En cinq matchs toutes compétitions officielles, ils n’ont joué que 72 minutes ensemble, dont 16, seulement, en Ligue 1. Si leur entente a marqué des points hier soir, deux solutions se présentent aujourd’hui à Rudi Garcia pour les aligner ensemble dans son onze de départ. La première, la plus évidente, verrait Tulio De Melo conserver la pointe de l’attaque et Nolan Roux prendre la place de Dimitri Payet, à gauche, ou de Salomon Kalou, à droite, sur une des deux ailes. Mais les deux ailiers, même si l’Ivoirien n’est pas aussi tranchant qu’attendu, semblent pour le moment indéboulonnables. La seconde obligerait Rudi Garcia à délaisser son 4-2-3-1 qu’il chérit tant pour passer en 4-4-2 avec De Melo et Roux associés en pointe. Dimitri Payet et Salomon Kalou feraient alors les frais de cette organisation, Benoît Pedretti retrouverait lui une place dans le milieu à trois au côté de Florent Balmont et Rio Mavuba et, enfin, Marvin Martin se positionnerait derrière les deux attaquants. Exactement ce qu’avait fait le technicien du LOSC à Nice en fin de saison dernière pour former le duo Roux-De Melo à la pointe de l’attaque, avec Idrissa Gueye dans le milieu à trois et Eden Hazard au poste de meneur de jeu. A méditer...