Plus que jamais en course pour l’Europe, les Verts devraient au pire des cas finir 7e. Au vu de leur été mouvementé et de leur effectif, ils pouvaient difficilement espérer mieux.
« Avec les départs de Matuidi et Payet, deux internationaux, et de Rivière, un international Espoirs, on pouvait craindre le pire en début de saison. » Jean-Michel Larqué résume l’inquiétude légitime qui pouvait régner à l’Etrat l’été dernier. Pourtant l’ASSE a réalisé une saison plus que correcte et s’est même pris à rêver d’un retour en Ligue des champions. « Quand on était 4e, j’ai dit que la Champions League on n’y pensait même pas. On a pris ça pour un manque d’ambition mais on n’est pas prêt pour ça, maintient Dominique Rocheteau, le directeur sportif des Verts.Il faut être réaliste. »
Limites techniques La faute notamment à un groupe relativement jeune et encore limité. Et un jeu qui laisse souvent à désirer. « C’est une équipe qui procède en contres avec beaucoup de jeunes joueurs qui ont de la qualité, peuvent progresser, mais ne correspondent pas à la stabilité qu’un entraîneur recherche, analyse Robert Herbin, coach mythique de l’ASSE. Il y a un manque de maîtrise technique individuelle et beaucoup de mauvais choix. » « Galtier s’adapte à ce qu’il a comme joueurs, poursuit Oliver Rouyer, consultant pour Canal+. Son souci, c’est de trouver un milieu pour organiser le jeu et avoir un jeu collectif. Batlles sait le faire mais est un peu vieux. Il faut aussi autour des joueurs qui aient une qualité technique et dans ce domaine l’ASSE pêche un peu. »
Dépendant de ses éléments forts
Batlles justement. Seul joueur de l’effectif avec Ruffier à avoir disputé tous les matchs de L1. Un des éléments moteurs du groupe qui a 36 ans n’a plus beaucoup de gaz. « Batlles est une pièce essentielle, malheureusement les jambes ne suivent plus trop », confirme Larqué. « Batlles et Ruffier sont les deux meilleurs joueurs », appuie Herbin. Sans eux mais aussi l’étonnante éclosion d’Aubameyang, voire la régularité de Clément, l’ASSE ne lutterait certainement pas pour l’Europe. Les arbres qui cachent la forêt de joueurs moyens en somme. « Dernièrement, on a connu une période difficile avec des blessés et des suspendus et on est encore trop dépendant de nos éléments forts », corrobore Rocheteau.
« A sa place »
A la lueur de tous ces éléments, les Verts peuvent donc s’estimer heureux d’aussi bien figurer en championnat. « On pensait que ça allait être une saison de transition mais c’est plus une progression, note Larqué. Il y a beaucoup de points positifs. C’est devenu une équipe sérieuse. Depuis deux ans, elle ne lutte plus pour le maintien. » « Elle a trouvé un équilibre et des bases pour durer. L’impatience habituelle a été mise de côté. C’est une équipe qui tient la route. Aujourd’hui, elle est à sa place », insiste Elie Baup, ancien coach des Verts. « C’est une saison de reconstruction. Notre objectif était de faire mieux que la saison dernière et si on termine 7e, on l’aura atteint. Ce sera une saison réussie », conclut Rocheteau.