Le gentil Mémé a changé. Fini le temps du soutien sans faille, Aimé Jacquet a envoyé un missile sur Raymond Domenech, remettant en cause sa gestion des Bleus dans le cadre d'un dossier sur Hatem Ben Arfa, à paraître demain dans le10Sport Hebdo.
« Je pense que l'emmener à la Coupe du Monde serait une erreur. On ne peut pas faire entrer des joueurs dans une équipequi cherche encore son expression collective, qui n'a pas d'idée directrice de jeu. Ce serait le fusiller, le broyer. C'est très difficile de s'en remettre et ça peut ruiner une carrière internationale. » A l'heure où l'ensemble des observateurs tombe sur Raymond après un France-Espagne de triste mémoire, on aurait attendu un peu de soutien de la part du boss de France 98. Raté. Sympa, Mémé ! Il y a quelques jours, on évoquait le manque de soutien des joueurs eux-mêmes et leurs interrogations sur le travail du sélectionneur. Même son supposé soutien principal s'est rangé du côté obscur de la force. Jacquet, pourtant, était à ranger parmi les partisans de Raymond Domenech. Il est de notoriété publique que « Mémé » a pesé lourd dans la nomination du sélectionneur aujourd'hui tant décrié. Cela ne l'exempte apparemment plus de critiques. Une simple question au sujet de Hatem Ben Arfa, et Jacquet lâche les chevaux. Tant pis si c'est Domenech qui trinque !
Domenech le fâche, Ben Arfa l'enflamme
En revanche, dès qu'il s'agit d'évoquer le talent de Ben Arfa, « Mémé » s'enflamme: « C'est un garçon doué comme pouvait l'être Nicolas Anelka ou Thierry Henry, quand ils étaient à Clairefontaine. Je ne suis pas surpris de son niveau actuel et même plutôt heureux pour lui. Même si, pour moi, il n'est pas complètement libéré. Il a fallu qu'il s'acclimate à l'OM et ce n'est jamais évident d'assumer et de concrétiser tous les espoirs placés en vous. Surtout pour un jeune joueur dont on attend autant. C'est difficile d'être en confiance et d' avoir de la sérénité. Il faut que ses partenaires et son coach croient en lui et insistent régulièrement sur les choses qu'il peut améliorer. Il faut aussi qu'ils acceptent ses réussites comme ses échecs dans ses tentatives. Un joueur comme ça a forcément du déchet technique. Il manque encore de régularité et d'expérience. Il a aussi tout intérêt à évoluer à d'autres postes pour le responsabiliser, lui permettre d'avoir un éclairage tactique et technique plus important, de mieux comprendre la construction du jeu. Je le verrai bien évoluer en neuf et demi, derrière l'attaquant de pointe, où sa technicité pourrait pleinement s'exprimer, comme ce que j'avais fait avec Youri Djorkaeff. ».
Retrouvez, dans le 10 Sport Hebdo à paraître demain, l'ensemble du dossier sur Hatem Ben Arfa, avec notamment les opinions de José Anigo, Rolland Courbis, Jean-Michel Aulas, Luis Fernandez, Guy Roux ou encore Alain Perrin.