Henri Yacou : «Avec Bpifrance, nous voulons réveiller la Guadeloupe !»
La rédaction

A l’initiative du président de l’Unité Saint-Rose, Henri Yacou, un projet novateur est en train de voir le jour en Guadeloupe. La naissance de la première Société Coopérative d’Intérêt Collectif. Explication.

Pour lancer sa saison 2020-2021, Bpifrance met le cap sur la Guadeloupe et le club du réseau Excellence de l'Unité Sainte-Rose. « Un club que nous soutenons depuis plusieurs années et qui fait rayonner la marque Bpifrance sur l’ensemble des dom-tom », précise Patrice Bégay, directeur exécutif de la banque d’investissement. Je tenais à remercier les équipes du club et de notre bureau en Guadeloupe pour l’organisation de cet événement phygital, une initiative que je peux qu’applaudir. La crise du covid 19 nous invite toutes et tous à nous adapter sans nous faire renoncer à nos projets. Chez Bpifrance, on ne s’est jamais arrêté. On s’est même réinventé. Cet état d’esprit est celui qui guide Bpifrance, qui en l’espace de trois mois est passé de 70 physiques à 200 événements digitaux, réunissant plus de 30 000 personnes. Devenir partenaire de l’Unité Saint-Rose, c’est rejoindre un projet visionnaire porté par son président Henri Yacou, un homme chaleureux, un entrepreneur invétéré, qui fait un travail incroyable pour porter haut et loin les couleurs de son club et de sa région. Son projet fait mouche : « rebondir ensemble ». Deux mots qui me touchent plus que jamais dans le contexte que nous connaissons. La sortie de crise ne passera que par la volonté d’atteindre nos visions d’avenir tout en jouant collectif. Comme dirait Yenri Yacou, de faire société pour mieux vivre ensemble ». Ce projet « Rebondir Ensemble », le président de l’Unité Saint-Rose nous en parle avec cœur et conviction. Dans une période qui pourrait être morose, avec des filières sportives et économiques au ralenti durant plusieurs semaines, vous faites le choix de prendre tout le monde à contrepied en disant : « Allez, c’et maintenant, on repart de l’avant et on rebondit ensemble ! » Tout à fait, c’est exactement ça. Et c’est quelque chose de naturel, pour nous, sportif. Nous savons que dans un match, dans une rencontre qui n’est pas à notre avantage, si on ne fait pas de changement tactique ou technique, on risque de voir l’adversaire prendre le dessus et finir par perdre. Notre démarche est simplement de dire « non, on veut se battre, on met des choses en place maintenant, ensemble, pour gagner ». Ce discours passe auprès de vos partenaires, de ces chefs d’entreprise qui connaissent parfois de grandes difficultés ? J’ai été énormément surpris par leurs réactions. Parce que d’ordinaire, quand on demande à un partenaire de nous soutenir, on a souvent le sentiment qu’il le fait avec bienveillance, pour « rendre service ». Et aujourd’hui, on leur dit : « Vous êtes en difficulté, nous aussi. Si vous choisissez de réduire ou de retirer votre soutien, on souffrira d’autant plus mais on respectera votre décision. En revanche, si vous le souhaitez, vous pouvez rejoindre notre projet de Société Coopérative d’Intérêt Collectif. Et là, les choses ne sont plus pareils. On sent que la démarche fait mouche. En quoi est-ce différent pour ces chefs d’entreprise ? Parce qu’on leur propose de ne plus être seulement un soutien, mais un acteur du club. On leur offre la possibilité d’avoir un rôle important dans la construction de notre projet et sa réussite. Nous souhaitons par exemple que le président de cette Société Coopérative soit un chef d’entreprise, et qu’un dirigeant du club en soit le Vice-président. La démarche n’est pas la même parce qu’on leur propose un univers commercial, un espace de gestion et un cadre de travail qui correspond à ce qu’ils ont dans le même de l’entreprise. Pour nous, c’est une approche différente et je suis certaine qu’elle va nous apporter beaucoup de points positifs.

« Nous reprenons le modèle du Sporting Club de Bastia »

L’ensemble de l’Unité Saint-Rose fera partie de cette Société Coopérative ? Seulement l’équipe première, la « vitrine », comme j’aime à l’appeler (sourire). Le reste des équipes, les plus jeunes, resteront dans le cadre d’une association Loi 1901. Comment est venue cette idée, cette initiative ? J’ai pu échanger avec le président du Sporting Club de Bastia, car ils ont adopté ce modèle. Il m’a expliqué avoir fait ce choix pour sortir des dangers de la dépendance qu’engendre le soutien d’une seule entreprise. Quand elle s’en va, c’est tout le modèle qui s’effondre. Donc nous reprenons leur idée et nous souhaitons l’adapter à notre territoire. Il y a donc un message fort envoyé aux entreprises de Guadeloupe. Celles qui veulent prendre un réel engagement local, et entrer dans un projet novateur et soumis aux mêmes règles de contrôle qu’une société traditionnelle, peuvent le faire à présent ? C’est exactement ça. Et j’ai même envie de lancer un appel à toutes les grandes enseignes françaises qui sont présentes, ici, en Guadeloupe. Toutes ces grandes marques d’Assurance, d’Automobile, d’Energie ou encore de la grande distribution. Elles sont toutes sur notre île mais rares sont celles qui s’investissent vraiment dans notre territoire, en jouant leur rôle social. Avec notre projet, elles ont l’opportunité de pouvoir s’engager, soutenir et devenir des acteurs d’un territoire dans lequel elles prétendent compter. C’est maintenant qu’il faut nous soutenir, c’est maintenant que nous devons construire ensemble et nous battre, à vos côtés. Avec Bpifrance, c’est vraiment notre souhait : Construire l’avenir aujourd’hui, réveiller la Guadeloupe et bâtir un modèle performant, durable. Nous voulons aller plus haut, plus loin. Et c’est le moment idéal pour rebondir.

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