Avant l'affaire des quotas pendant l'ère Laurent Blanc, il y a eu le naufrage de l'équipe de France en Afrique du Sud à Knyska avec la grève des joueurs qui avaient refusé de descendre du bus pour s'entraîner en protestation du départ forcé de Nicolas Anelka pendant cette compétition. 15 ans plus tard, pour le média Carré, Eric Abidal s'est une nouvelle fois livré à cœur ouvert sur cet incroyable feuilleton en réglant au passage ses comptes avec Raymond Domenech et la Fédération française de football pour une chasse aux sorcières.
Eric Abidal a tout connu avec l'équipe de France. Les sommets mondiaux avec une finale de Coupe du monde en 2006 pour sa première grande compétition avec la sélection. Puis seulement quatre ans plus tard, Abidal a vécu « la débandade » sud-africaine à Knysna avec le fameux épisode du bus engendré par le fait que Nicolas Anelka ait été viré par la Fédération française de football après la défaite contre le Mexique pour des propos injurieux soi-disant tenus envers le sélectionneur Raymond Domenech.
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«Les journalistes qui ont les informations et qui décident de me tuer moi, Franck Ribéry c'est que ces personnes là vous dérangent»
En interview avec Raphaël Domenach, Eric Abidal est longuement revenu sur le feuilleton Knysna qui était devenu une affaire d'état puisque cette affaire avait été évoquée en pleine Assemblée Nationale.
« Knysna ? Je suis ciblé par les médias. Les hommes politique, il n'y a que Roselyne Bachelot qui est venue nous voir, et Rama Yade. Ces deux personnes n'ont vu aucun conflit de joueurs. Elle ne peut donc pas citer mon nom. C'est pour ça que je dis que ce sont les médias. Pour les informations, les médias savent exactement qui écrit le courrier. Ils le savent. L'entourage de Jérémy Toulalan ? C'est l'information que tu as. Des noms sont sortis et d'autres ne sont pas sortis du tout sont concernés, pour quelle raison ? Le journaliste en question protège le mec et tire sur l'autre. Les journalistes qui ont les informations et qui décident de me tuer moi, Franck (ndlr Ribéry), sans avoir l'information, c'est qu'entre guillemets, ces personnes là vous dérangent ».
«Je n'ai frappé personne et insulté personne»
Une annonce cash donc de la part d'Eric Abidal qui a avoué ne pas savoir pourquoi autant de haine a été déversée envers certains joueurs de l'équipe de France. Mais il sait pertinemment les raisons. « Pour quelle raison ? Je ne sais pas. Je n'ai frappé personne et insulté personne. Je suis passé en commission de discipline, zéro sanction. Parce que je vous dis les vérités. Et au pire, demandez aux joueurs si c'est vrai. On te flingue, parce qu'on veut débarrasser ».
«Je n'ai jamais entendu ces mots là de la bouche de Nico », trois mois après»
Par la suite de l'entrevue, Eric Abidal est entré dans le vif du sujet de la fameuse grève des joueurs de l'équipe de France, refusant de s'entraîner et de sortir du bus, avec la lecture d'une lettre du sélectionneur de l'époque Raymond Domenech. L'ex-défenseur des Bleus va même jusqu'à laisser entendre un complot.
« Les médias disent qu'on est pas sortis du bus et qu'on a fait une grève, ok. Mais est-ce qu'ils disent les joueurs se sont entraînés ? Ils ne parlent pas de ça. On est descendus du bus, on est partis signer des autographes, on est remontés dans le bus et on est allés à l'hôtel. Cette séance d'entraînement est une séance de récupération, sauf pour ceux qui ne jouent pas. Dans l'hôtel il y a tout, salle de sport, tout. Je suis passé en commission de discipline. Raymond Domenech était à ma gauche, tu sais ce qu'il a dit ? « Je n'ai jamais entendu ces mots là de la bouche de Nico », trois mois après. Pourquoi vous ne le dites pas là-bas alors ? Trois mois après, tu nous donnes raison sur le fait qu'entre guillemets la Fédération a viré Nico. Il y avait qui de la Fédération dans le vestiaire ? Personne. Pour quelle raison la Fédération va virer un joueur alors qu'il n'y avait personne. Quelqu'un a communiqué à la Fédé pour tuer le joueur. Raymond Domenech a parlé avec la presse dans la nuit de samedi à dimanche, deux heures du matin. Il a dit : « Il est 2 heures du matin, laissez moi dormir », alors qu'il aurait pu démonter en deux secondes ce qu'il a dit trois mois après : « Je n'ai jamais entendu ça de la bouche de Nico, vous êtes complètement malades »».
«Le virer à 23h en Afrique du Sud, pas à Paris quand il est sous la responsabilité de la Fédé La grève part de ça»
Pour conclure sa longue prise de parole auprès du média Carré sur le sujet Knysna, avec une élimination dès la phase de poules en Afrique du Sud après un match nul et deux défaites, Eric Abidal a dévoilé à Raphaël Domenach ce double discours de la part de Raymond Domenech et du problème d'éthique envers Nicolas Anelka, remplacé à la mi-temps de France - Mexique (0-2) et le départ dans la foulée d'Anelka, viré de l'équipe de France.
« J'ai une réunion avec lui et Patrice Evra, le capitaine. Je lui ai dit « coach, vous avez laissé sept minutes de blanc et avez attaqué Nico. C'est normal que le joueur le prenne mal. Vous voulez sanctionner le joueur, asseyez-le sur le banc. C'est la meilleure des sanctions, sinon ça devient n'importe quoi. Pour un aspect psychologique, ne comptez pas sur moi pour jouer. Parce que là c'est de l'injustice pure et dure. Tu peux me parler d'éthique de club ou de sélection. C'est juste le fait de respecter un actif de la sélection, de le virer à 23h en Afrique du Sud, pas à Paris quand il est sous la responsabilité de la Fédé. Il lui arrive quelque chose, vous dites quoi ? Ca vous quoi qu'il reste là ? » La grève part de ça ».