Franck Ribéry, l'attaquant de l'équipe de France a fait passer un communiqué de presse à la FFF avant de se présenter devant les journalistes à Clairefontaine.Vous ne m'en voudrez pas, je l'espère, dans les circonstances médiatiquement lourdes et pas évidentes pour moi, de mon retour en sélection, de m'adresser à vous, dans un premier temps, par le biais d'un communiqué.
C'est clair : j'ai connu une année 2010 horrible à tous points de vue. Je ne parlerai même pas des blessures qui ne m'ont pas épargné. Mais dans ma vie privée, dans mon comportement de footballeur, je me suis planté. J'ai pris des mauvaises routes, je me suis perdu. J'ai blessé des gens, des gens qui me sont très chers, j'en ai déçu voire choqué beaucoup d'autres : je m'en veux et je m'en excuse.
J'ai été critiqué, parfois avec raison, parfois à tort ; on a dit et écrit sur moi des choses qui m'ont fait mal, très mal, parce qu'elles étaient excessives ou carrément fausses ; et c'est vrai que j'en ai beaucoup voulu à certains médias. Tout cela m'a poussé à me replier sur moi-même, à me renfermer.
Heureusement, je ne lâche jamais, et mon envie de remonter la pente a été la plus forte. Aujourd'hui que mes performances en club me valent à nouveau les honneurs et la joie de la sélection, je veux tourner la page de cette période noire.
Tourner la page pour de bon, définitivement, mais je sais que je n'y arriverai pas tout seul. J'ai besoin du soutien de ceux qui savent par où je suis passé, j'ai besoin de l'affection des miens, mais j'ai besoin aussi qu'on arrête de revenir sur le passé. Et y revenir pour dire quoi ? On s'est mis à la faute, on a mal évalué des situations, les sanctions sont tombées, toutes sortes de sanctions, sportives, humaines et autres : on a payé, c'est normal. Pourquoi nous refuserait-on une seconde chance ? Alors, je vous le dis, je vous le demande : ne me parlez plus du passé. Pour moi en tous cas c'est fini.
Je reviens en Equipe de France avec un plaisir énorme, des ambitions, bien sûr, l'envie, aussi, de rattraper le temps perdu, mais surtout avec beaucoup de modestie et sans prétendre à quoi que ce soit. Même si mon comportement, parfois, a pu laisser penser le contraire j'ai toujours eu le maillot de l'équipe nationale dans le cœur et je ne demande qu'à le servir du mieux que je pourrai et à m'en montrer digne, dans l'esprit souhaité par le sélectionneur.
J'ai eu la grande chance d'être un joueur apprécié et aimé des Français, j'ai beaucoup souffert et je souffre toujours d'avoir perdu cette relation privilégiée avec eux. Je veux la retrouver. Je sais qu'il y aura encore des moments de flottement, sans doute des sifflets, mais je vais tout faire pour y arriver.