Florent Malouda a accepté de revenir sur les différents événements qui ont marqué le Mondial des Bleus. Et contrairement à Henry, Evra et Abidal, le milieu gauche parle sans langue de bois!
Dans une interview accordée à l'Equipe Mag, Florent Malouda se lâche. Et ça commence fort. A la première question : Vous sortiez d’une saison superbe avec Chelsea, vous étiez le Bleu le plus en forme, or vous n’avez été qu’une seule fois titulaire dans cette Coupe du monde. Quelle est votre explication ? La réponse a fusé : « Je n’en ai pas ! Demandez au coach… »
Sur les problèmes de tactique, le milieu gauche n'a pas été tendre non plus : « En équipe de France, je venais pour jouer où l’on me disait et c’est tout. Quel est mon intérêt à livrer mes états d’âme ? Ça ne m’intéresse pas de servir d’exemple par rapport à notre débâcle. Je m’excuse auprès du public, mais je ne tiens pas à rajouter du drame à tout ça. Depuis le retour d’Afrique du Sud, comme le principal intéressé se tait, les médias guettent la réaction des joueurs en attente du grand déballage. Mais pourquoi serait-ce notre rôle? Nous sommes pris pour cible et nous risquons d’être instrumentalisés alors que nous n’étions pas décisionnaires. Il y a des dirigeants et un entraîneur qui doivent dévoiler leur analyse. Je refuse de me substituer au sélectionneur. Demandez-lui s’il est fier de son travail. On n’essayait même pas d’aller voir le coach pour lui parler tactique, système de jeu, 4-3-3 ou 4-2-3-1… C’était : « Tu te mets là et tu fais pas d’histoires.»
Florent Malouda rappelle d'ailleurs au passage qu'il avait déjà payé après son coup de gueule en 2008 suite à l'élimination de l'équipe de France dès les phases de poule de l'Euro. « J’ai déjà payé pour savoir qu’il vaut mieux se taire sous peine d’en prendre plein la gueule. En septembre 2008, dans L’Équipe, j’ai analysé notre échec de l’Euro en argumentant, en avançant des solutions. J’ai pris mes responsabilités. Est-ce que ça a servi à quelque chose ? A-t-on jugé que c’était une explication intéressante ? Non ! Aux yeux de tout le monde, c’était Malouda contre le coach. J’ai récolté une mise à l’écart de huit mois et la réputation d’un mec qui se plaint, qui menace le collectif. Comme j’aime l’équipe de France, je n’ai pas renoncé au maillot bleu et je me suis accroché pour revenir. »
Enfin, sur l'épisode du bus, il a confirmé que la décision de boycotter l'entraînement avait été prise à l'unanimité : « On nous a fait passer à tort pour des rebelles en nous qualifiant de sportifs trop payés et d’enfants capricieux alors que c’était une réponse à la décision de l’exclusion de Nicolas Anelka par la Fédération et le coach. Le groupe a pensé que ça aurait dû être mieux géré. Sur le coup, il y avait unanimité. Avec le recul, je reconnais que c’était une erreur. »