Lloris, Benzema, Nasri : Deschamps se lâche
La rédaction

Didier Deschamps, qui a réussi ses deux premiers matchs officiels à la tête de l’équipe de France, a un plan communication bien ficelé. Cela ne l’empêche pas d'ouvrir les vannes sur les questions qui fâchent.

Didier Deschamps était l’invité de Luis Attaque sur RMC ce mardi. Le sélectionneur de l’équipe de France ne s’est pas défilé sur les questions qui fâchent ou font l’actualité. Extraits :

Lloris peut-il être n°1 en Bleu s’il est n°2 à Tottenham ? « Lloris, on lui fait un procès avant même que cela n’arrive. Il a fait deux séances d’entraînement et parle anglais comme vous parlez le russe ! Jeudi, il jouera face à la Lazio. Je n’ai pas à être inquiet. Il a des matchs tous les 3 ou 4 jours, il jouera tôt ou tard. Le jeune Varane qui ne joue pas du tout, lui, par exemple, ce n’est pas possible. Si tu ne joues pas pendant 3 semaines, je ne peux pas sélectionner. Il faut au moins faire 2, 3 matchs. Pour info, jusqu’à la prochaine liste, il y a maximum 7 matchs ».

Deschamps compte-t-il rester en 4-3-3 ? « Je privilégie le 4-3-3 mais le 4-4-2, ça reste une option. Pourquoi pas, en cours de match passer à deux attaquants pour arriver à forcer le résultat s’il le faut. Le résultat reste la priorité mais je ne néglige pas la forme. Je veux une équipe qui maîtrise et qui s’impose à l’adversaire ».

Le désamour des Bleus est-il dû à l'éducation ? « Les mentalités ont évolué. Nous, à l’époque, l’avantage, c’est qu’on gagnait les matchs. Aujourd’hui, tu n’as pas le droit à l’erreur. Le moindre petit dérapage, ça fout tout en l’air. Après, c’est peut-être un souci d’éducation, un manque d’attachement à ce maillot. Il faut dire qu’on a touché le fond en 2010. Il y a des explications par rapport à leur entourage aussi. Pour la majorité, ils ont grandi dans des environnements familiaux difficiles, avec des parcours atypiques faits de souffrance. Ce n’est pas facile de se construire quand tu as connu ça ».

Nasri peut-il revenir contre l’Espagne le 16 octobre ? « Pour Nasri, vous le saurez le 4 octobre. Il fera partie de la liste des pré-convoqués, qui est très élargie. Personne n’est condamné. Je me suis renseigné sur ce qu'il s'est passé à l'Euro. Je ne sais pas tout mais j’en sais déjà beaucoup. Il y en a certains qui ont commis des erreurs, forcément. Pour moi, la notion de groupe, c’est capital. C’est la priorité ».

Quel est son message qui a le plus de mal à passer '  « Je leur dis que ce sont des privilégiés de la vie. Ils peuvent faire plaisir, à un enfant, un adulte, un grand-père, une grand-mère... Ils le comprennent, oui, mais est-ce qu’ils s’en rendent vraiment compte ? A eux d’être très attentifs mais il ne faut pas que cela soit une contrainte ».

Benzema évolue-t-il à son meilleur poste en Bleu ? « Karim a un gros potentiel, il fait des choses importantes pour nous. Il ne faut pas remettre en cause la hiérarchie en attaque. Ça reste un joueur de haut niveau mais j’avoue avoir une réflexion permanente par rapport à son poste. Il ne sera jamais un attaquant d’appui, de fixation. Il aime trop bouger, faire des passes décisives. Il faut lui laisser cette liberté et lui associer des joueurs offensifs, attaquants ou milieux, qui bougent avec lui ».